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Monetary Policy Committee : Une baisse du «repo rate» n’est pas exclue

27 septembre 2010, 00:00

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Monetary Policy Committee : Une baisse du «repo rate» n’est pas exclue

C’est aujourd’hui que le Monetary Policy Committee (MPC) de la Banque de Maurice se rencontre pour déterminer le taux directeur, le «repo rate». Les exportateurs et les associations officielles du secteur privé souhaitent une baisse du taux qui est demeuré à 5,75% depuis mars 2009.

«Je ne souhaite pas faire de forecast à quelques heures de la réunion du MPC», a déclaré le directeur du Joint Economic Council, Raj Makoond, intérrogé ce matin.

Il n’est pourtant pas un secret pour personne que le JEC souhaite une baisse du «repo rate», s’étant déjà exprimé dans le passé sur la nécessité d’un «signal fort pour la croissance». Le JEC n’avait pas non plus mâché ses mots après des deux précédentes réunions du MPC, estimant que l’analyse du comité était correct mais que la décision de maintenir le statu quo y était diamétralement opposé.

Un commentaire du ministre des Finances, Pravind Jugnauth, dans le récent plan de relance économique apporte une lueur d’espoir. Le ministre avait effectivement trouvé que le combat contre l’inflation est une bonne chose mais que le prix payé en termes de croissance réduite et de création d’emplois était beaucoup trop lourd.

Les comptes récemment publiés par les compagnies cotées en Bourse montrent à quel point les exportateurs sont affectés – particulièrement le sucre et l’hôtellerie. La morosité économique affecte également le secteur bancaire avec une baisse de 8,2% des bénéfices de la State Bank of Mauritius (SBM). Paradoxalement, seule la construction va bien, comme le démontre la hausse de 65% des bénéfices de United Basalt Products grâce aux nombreux projets en chantier.

Le marché immobilier est en surchauffe cependant et menace d’exploser si l’on se réfère à la baisse de rentabilité de Promotion and Development – propriétaire du Caudan Waterfront – qui parle d’une réduction de la demande alors que l’offre ne cesse de croître.

Maurice est pris dans un contexte de morosité hérité de la crise financière mais qui débouche sur un rééquilibrage des pôles économiques mondiaux qui se déplacent de l’occident vers l’Asie et les pays émergents.

Nos marchés traditionnels à devises fortes sont à la traîne, voire, en déclin. En attendant une réorientation de notre modèle commercial et de développement, il faut une «harmonisation des politiques fiscales et monétaires», déclare le JEC. En clair, la politique monétaire est inadaptée et il faut la rééquilibrer à travers une baisse du «repo rate».

L’agence d’information financière, Reuters, se basant sur un mini-sondage, estime qu’il y a des chances pour qu’il y ait une baisse du «repo rate» cet après-midi. Parmi neuf analystes interrogés, cinq croient en une baisse.

L’un d’eux estime que c’est la détérioration des perspectives économiques avec la révision à la baisse des estimations de la croissance de 4,6 à 4% qui pourrait être le facteur déterminant en faveur d’une baisse. L’excès de liquidités dans le marché pourrait aussi plaider en faveur d’une baisse pour rendre le loyer de l’argent plus faible et possiblement relancer l’emprunt et l’investissement.

Jusqu’ici la Banque de Maurice a refusé de baisser le taux directeur arguant un retour à l’inflation à cause d’une hausse des commodités sur le marché mondial induit par la relance économique. La reprise de l’économie mondiale se fait toujours attendre.

La Banque de Maurice a également argué qu’elle se soucie du taux d’épargne nationale historiquement bas. Une baisse des taux découragerait l’épargne davantage, avance-t-elle. Le MPC sacrifiera-t-elle les rentiers pour le bien de l’économie nationale ?