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Mondial : Le climat s''alourdit autour des Bleus

9 juin 2010, 00:00

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Mondial : Le climat s''alourdit autour des Bleus

Luxe de son hôtel, dispositif de sécurité impressionnant, entraînements à huis clos, refus de parler à la presse... Le climat dans lequel évolue l''''équipe de France s''est brusquement dégradé à deux jours de son entrée en lice dans la Coupe du monde de football.

Les Bleus sentent eux-mêmes que la pression est en train de monter à l''approche du match contre l''Uruguay vendredi au Cap. Fidèles au discours récité depuis le début de la préparation à Tignes, ils assurent aussi que l''ambiance reste bonne au sein du groupe.

"On est tous concentrés. C''est sûr qu''à l''entraînement ça donne mais de la tension, non. On a vraiment envie que ça débute car on veut vraiment bien commencer cette compétition", a déclaré mercredi Jérémy Toulalan à Knysna sous des trombes d''eau après plusieurs jours de beau temps.

"Dans un groupe, on a des affinités avec certains et pas forcément avec d''autres mais le groupe vit bien", a poursuivi le milieu de terrain, qui se dit proche de Yoann Gourcuff. "Le plus important c''est le terrain, on n''est pas obligé d''être les meilleurs amis du monde."

Depuis son arrivée samedi en Afrique du Sud, l''équipe de France vit recluse dans un hôtel perché au sommet d''une colline donnant sur l''océan Indien, aux accès soigneusement verrouillés. Les Bleus évoquent un besoin d''isolement, de coupure avec le reste du monde même s''ils verront leurs femmes vendredi pour la seule visite de ce type durant le premier tour.

"On est dans la dernière ligne droite et il faut se concentrer sur nous-mêmes et sur ce qu''on a à faire. Il faut éviter de s''éparpiller. Quand on était à Tignes, en Tunisie, à la Réunion, on a reçu un très bon accueil et on est allé voir les gens mais à un moment donné, il faut se concentrer sur ce qu''on a à faire", a dit Toulalan.

Jeter la pierre

Pour tout le reste, des barrages de police aux entraînements à huis clos sur un terrain difficile d''accès et fermement gardé par des maîtres-chiens, l''équipe de France réplique: c''est de la faute aux autres, à la Fifa, aux autorités locales ou encore au Danemark, qui se prépare aussi à Knysna.

Jean-Louis Valentin, directeur de l''équipe de France, a été dépêché mercredi pour tenter de redorer l''image bleue.

"Nous n''avons fait aucune demande, aucune requête spécifique de sécurité. La sécurité autour de l''hôtel est de la responsabilité de l''Etat sud-africain (...) Ces contraintes, nous les assumons mais il n''y a pas de volonté de notre part d''alourdir ce dispositif", a-t-il dit.

Quant aux huis-clos, les Bleus sont contraints de s''entraîner sur le Field of Dreams, dans leur complexe hôtelier, car la Fifa a fait en sorte qu''il s''agisse d''un terrain officiel. Le Danemark ne veut pas en outre prêter le Loerie Park, bien plus accessible, a souligné Jean-Louis Valentin.

Le directeur de l''équipe de France a aussi trouvé des excuses à William Gallas, qui refusera de s''exprimer devant la presse durant tout le tournoi malgré les obligations décrétées par Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football, après l''Euro 2008.

"Gallas est très concentré sur un objectif sportif. Vous savez qu''il a été blessé et ne comptez pas sur moi pour lui jeter la pierre", a répliqué Jean-Louis Valentin.

Après l''isolement de sa première semaine en Afrique du Sud, l''équipe de France se rendra dimanche dans un township de Knysna pour le lancement de la rénovation d''un terrain de football. La FFF déboursera une somme initiale de 100.000 euros.

Il n''est toutefois pas certain que Rama Yade soit présente. La secrétaire d''Etat aux Sports a vivement critiqué dimanche dernier le luxe de l''hôtel des Bleus.

"Nous avons beaucoup de pouvoir mais certainement pas celui d''inviter sur la commune de Knysna. Nous faisons une opération caritative et c''est à Mme Rama Yade de voir quel est son programme", a dit Jean-Louis Valentin.

(Source : Reuters)