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Mondial 2010: l''Afrique veut se montrer sous son meilleur jour

9 juin 2010, 00:00

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Mondial 2010: l''Afrique veut se montrer sous son meilleur jour

La Coupe du monde de football, suivie par des milliards de téléspectateurs dans le monde, est une occasion unique pour l''''Afrique de se montrer sous son meilleur jour.

Pour l''Afrique du Sud, première économie du continent, les enjeux du Mondial dépassent largement le cadre du football puisqu''il sera question d''attirer de nouveaux investisseurs et de développer encore le tourisme.

Sur le plan de la politique intérieure, les autorités espèrent que l''événement aidera, comme la Coupe du monde de rugby en 1995, à faire progresser la réconciliation raciale dans une nation post-apartheid toujours en proie aux troubles.

Plus largement, les dirigeants africains espèrent que le premier Mondial organisé sur le continent permettra de montrer un visage positif de l''Afrique, loin des images de guerre, de famine ou de catastrophes naturelles le plus souvent véhiculées.

Le président sud-africain Jacob Zuma ne s''y est pas trompé, évoquant une "chance unique de montrer notre diversité et notre potentiel au monde. Nous devons raconter l''histoire d''un continent qui fourmille de possibilités".

Bien sûr, le risque inverse existe aussi. Si le tournoi devait être un échec, particulièrement au niveau de l''organisation, des transports ou de la violence, cela pourrait nuire à l''image du continent tout entier.

La bousculade qui a fait 15 blessés dimanche lors d''un match amical entre le Nigeria et la Corée du Nord est un premier avertissement sans frais.

Depuis que le dossier sud-africain a été préféré à celui du Maroc et de l''Egypte il y a six ans, beaucoup de questions ont été soulevées sur la capacité du pays à accueillir les supporters du monde entier et les pessimistes de tous bords s''en sont donnés à coeur joie.

La palme revient aux tabloïds anglais, qui n''ont de cesse de rapporter que les rues sud-africaines sont de véritables coupe-gorge et que l''équipe d''Angleterre, installée près de Rustenburg, vit sous la menace de dangereux serpents.

La plupart des commentaires négatifs, comme celui laissant entendre que la Fifa risquait de devoir trouver un autre pays organisateur à la dernière minute, ont été discrédités.

Les dix stades ont été prêts très tôt, contrairement à plusieurs éditions passées, et six d''entre eux - cinq neufs et un largement rénové - sont des écrins magnifiques qui n''ont rien à envier aux enceintes occidentales.

Ces stades sont le reflet de la confiance et des compétences affichées par la nation sud-africaine 16 ans après l''abolition du régime de ségrégation raciale.

Après des mois de scepticisme et d''apathie, les Sud-Africains semblent s''être emparés de l''événement, conscients qu''il pourrait avoir un impact similaire à celui de la Coupe du monde de rugby 1995. Nelson Mandela avait alors profité de la victoire des Springboks pour renforcer l''unité de la nation, un an seulement après la fin de l''apartheid.

"Le pays n''a pas connu un tel enthousiasme, une telle joie et une telle excitation depuis que Nelson Mandela a été libéré de prison (en 1990)", a déclaré Zuma. "Cette explosion de fierté nationale est le bénéfice inestimable de cette Coupe du monde."

Le président du comité d''organisation, Danny Jordaan, n''hésite pas à comparer l''événement aux élections de 1994, les files d''attente pour obtenir des billets s''apparentant à celles devant les bureaux de vote à l''époque.

"Cette Coupe du monde sera l''apogée de ce que nous avons accompli depuis 16 ans et ouvrira un nouveau chapitre de l''histoire de notre pays, caractérisé par une croissance du tourisme, un climat de fort investissement et une meilleure image à l''étranger", a-t-il dit à Reuters.

"Pour la première fois de l''histoire, l''Afrique va être au centre du monde pour de bonnes raisons et nous sommes impatients de montrer notre continent sous son jour le plus positif."

Pour Sepp Blatter, président de la Fifa, cette Coupe du monde sera à n''en pas douter "la plus belle de l''histoire".

Certes, quelques voix se sont élevés pour regretter les dépenses somptuaires du pays (5 milliards de dollars) alors qu''une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Mais l''euphorie aidant, l''idée qu''une telle opportunité ne se représentera pas avant des décennies a fait son chemin et les Sud-Africains savent que le Mondial dopera non seulement les investissements étrangers mais laissera aussi un héritage capital en termes de moyens de transports et d''infrastructures. Jacob Zuma en est convaincu: "L''Afrique du Sud s''est réveillée et ne sera plus jamais la même après ce Mondial."