La Coupe du monde s''''est considérablement compliquée  dimanche pour les deux finalistes de l''édition 2006:  l''Italie peine sur le terrain et la France s''empêtre dans  une crise extra-sportive.

Six jours après un match nul contre le Paraguay (1-1),  l''Italie, championne du monde en titre, a de nouveau été  tenue en échec (1-1) par la modeste Nouvelle-Zélande, 78e  nation mondiale au classement de la Fifa.

Dans un groupe où aucune équipe n''est encore éliminée, la  qualification pour les huitièmes de finale des Azzurri  passera par une victoire jeudi contre la Slovaquie s''ils  veulent éviter de vivre dans l''angoisse de connaître le  résultat entre le Paraguay et la Nouvelle-Zélande.

Comme un symbole des difficultés rencontrées par les  champions du monde, le capitaine Fabio Cannavaro,  prépondérant dans la conquête du titre il y a quatre ans,  a été mis au supplice dimanche.

Sa responsabilité est directement engagée sur l''ouverture  du score des All Whites et il a soudain paru porter ses 36  ans comme un lourd fardeau.

Déjà passablement critiqué par la presse transalpine, le  sélectionneur Marcello Lippi est resté droit dans ses  bottes lorsqu''il a été sommé de se justifier sur ses choix  de joueurs en conférence de presse.

Bien que très inconfortable, sa situation paraît presque  enviable pour un Raymond Domenech au coeur d''une tourmente
comme le football français n''en a jamais connue.

Les répliques n''en finissent pas après le séisme de l''exclusion samedi de Nicolas Anelka, puni par la  Fédération française pour avoir insulté le sélectionneur  des Bleus à la mi-temps du match perdu jeudi contre le  Mexique (0-2).

Le divorce entre les joueurs et la Fédération semble  consommé après le refus des Bleus de s''entraîner dimanche  après-midi pour exprimer leur solidarité avec l''attaquant  de Chelsea, privé selon eux du droit de s''expliquer.

Cette fronde a entraîné une altercation houleuse entre le  capitaine des Bleus Patrice Evra et le préparateur  physique Robert Duverne, séparés par Domenech. Comble du paradoxe, c''est le sélectionneur qui a été  envoyé devant la presse par les joueurs pour lire leur  communiqué.

La FFF a riposté quelques instants plus tard, par voie de  communiqué également, en dénonçant le "comportement  inadmissible" des joueurs.

On en viendrait presque à oublier que les Bleus joueront  leur survie dans la compétition le mardi 22 juin face à  l''Afrique du Sud à Bloemfontein.

La crise a rebondi jusqu''au plus haut sommet de l''Etat. En  accord avec Nicolas Sarkozy, la ministre des Sports,  Roselyne Bachelot, a appelé l''équipe de France de football  à la dignité et à la responsabilité, indiquant qu''elle  réunirait lundi Patrice Evra, le président de la FFF  Jean-Pierre Escalettes et Raymond Domenech.

Le Brésil, lui, est à mille lieues de ces considérations  et vogue tranquillement vers les huitièmes de finale après  sa convaincante victoire (3-1) contre la Côte d''Ivoire à  Johannesburg.

Un doublé de Luis Fabiano et un but d''Elano ont eu raison  des Eléphants de Didier Drogba, auteur de la réduction du
score en fin de match.

La France et l''Italie en sont encore loin.

Reuters