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Messe du 1er mai : Le Père Moura souhaite des amendements humanistes aux lois du travail

1 mai 2011, 00:00

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Messe du 1er mai : Le Père Moura souhaite des amendements humanistes aux lois du travail

«Diboute anou mars ensam pou enne lavenir pli korek». C’est autour de cette réflexion que s’est tenue la messe du 1er mai au Collège de la Confiance, à Beau-Bassin. Elle  vise à construire ensemble un avenir meilleur sur le plan humain, social et économique.

Célébration solennelle  au Collège de la Confiance, à Beau-Bassin lors de la messe du 1er mai, ce dimanche. Un 1er mai qui cadre également avec la béatification du Pape Jean Paul II.

Dans son homélie, le Père Moura, curé de la  paroisse de St-Sauveur, a souhaité que les nouveaux  amendements qui seront bientôt apportés à l’encadrement légal du travail, abondent dans le même sens que l’humanisation. Cela, afin que le travail soit source d’épanouissement.

Auparavant, le prêtre avait évoqué l’angoisse autour de la sécurité d’emploi, de la baisse du pouvoir d’achat, des accidents de travail ayant entrainé mort d’hommes, des rythmes de travail de plus en plus exigeants, ou encore du nombre croissant de travailleurs étrangers alors qu’il y a des Mauriciens qui ont les compétences nécessaires pour occuper ces fonctions.  

Le Père Moura n’a pas manqué de souligner le non-respect des droits élémentaires et de la vie sociale, menant dans certains cas jusqu’à une grève de la faim. On comprend que le curé faisait ici référence aux anciens employés d’Infinity.

« Où est le respect de la dignité humaine, quand une entreprise en liquidation préfère payer ses emprunts avant de rémunérer ses employés?», s’est indigné le curé.

Cependant, dit-il, l’importance c’est de ne pas oublier le véritable enjeu, qui est la quête de la paix : «C’est uniquement la paix qui peut geler les violences sociales, économiques. Il faut comprendre que notre destin, c’est avant tout notre famille et notre Eglise. La seule voie, c’est le désir de construire ensemble afin de progresser humainement, socialement et économiquement», a-t-il soutenu.

Le curé a déclaré que lors des différents rassemblements prévus dans l’île ce dimanche, les discours seront d’une part sincères et d’autre part, tout simplement de circonstance. « Quant à l’Eglise, elle a tout le temps prôné une seule parole, qui dit que le travail n’est pas un privilège mais un droit et qu’un travailleur est sacré. Sur cela, jamais l’église ne transigera», a-t-il dit.

Pour sa part, l’evêque de Port-Louis Mgr Maurice Piat a déclaré que le Christ nous a confié une mission, qui est de nous mettre au service de tous ceux qui luttent: « Il nous faut semer, comme c’est le cas pour l’école primaire de Barkly, afin de récolter un avenir meilleur. Ce, malgré que nous soyons petits à côté de grands scandales autour de nous, comme la corruption », a-t-il souligné.

Les organisateurs de la messe du 1er mai, en l’occurrence le Comité Diocésain du Monde Ouvrier (CDMO),  en collaboration avec plusieurs autres groupements, ont choisi la Cité Barkly,  en vue de motiver ses habitants, notamment jeunes et moins jeunes, afin qu’ils puissent avoir confiance en  leur potentiel. Et ainsi, travailler pour une vie meilleure. Une occasion également pour fêter la dignité de la classe ouvrière.

La messe a vu une belle participation. L’assistance était composée d’habitants de la région et autres fidèles. Ils se sont tous joints à la chorale de la Cité Barkly pour animer la messe.