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Meeting sous tension à Antananrivo

24 janvier 2009, 01:00

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Le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina donne de nouveau rendez-vous à ses partisans ce 24 janvier à Ambohijatovo dans le centre ville pour insister sur ses revendications. Le préfet de police déconseille à la population de s’y rendre.
 
Le temps est à la démonstration. Le maire d''''Antananarivo, Andry Rajoelina, et son équipe misent sur la manifestation de ce jour pour accentuer la pression sur le régime. Le maire de la capitale a confié qu''il espère plus de monde pour le rendez-vous de ce jour.

«Ce sera trois, voire quatre fois plus que samedi», avait-il laissé entendre dès jeudi. Le premier rassemblement à Ambohijatovo pour l''inauguration de la Place de la démocratie a réuni des dizaines de milliers de gens.
Si, quelques incertitudes ont plané sur l''ampleur du rassemblement, l''opinion sait, à peu près, à quoi s''attendre. Cela n''empêche pas le maire d''Antananarivo de rameuter la population à Ambohijatovo. «Je lance un appel pour que les gens y viennent avec amour», a-t-il lâché hier, sans plus.

Pour l''organisation de ce jour, peu d''informations ont filtré venant de l''équipe du maire. Andry Rajoelina a seulement prévenu qu''il va donner ses instructions à neuf heures du matin. «Nous avons redoublé d''efforts pour les préparatifs», a ensuite confié l''un des collaborateurs du maire.

Au niveau du contenu, le rassemblement de ce jour devrait permettre de connaître les intentions de Andry Rajoelina. Il avait promis de communiquer les mesures à prendre après le refus du gouvernement d''accéder aux demandes de départ des deux ministres.

Il en est de même du sort des terrains municipaux utilisés par la station audiovisuelle MBS qui appartient au chef de l''État. «En tout cas, il faut écouter la voix du peuple dont je ne suis que le porte-parole», avait-il indiqué jeudi, pour maintenir le suspense.

Une fois de plus, le rendez-vous à Ambohijatovo s''avère déterminant pour la suite des revendications. Celui-ci peut avoir son influence sur la suite du mouvement en provinces. Effet boule de neige ou pure coïncidence de calendrier, d''autres manifestations, organisées par l''opposition, sont annoncées pour ce week-end.

Roland Ratsiraka, président de Malagasy tonga saina (MTS) s''est trouvé à Mahajanga hier pour sensibiliser la population locale. Auparavant, il avait été à Nosy Be, à Sambava et à Antsiranana. À entendre l''ancien maire de Toamasina, d''autres opposants sont également sur le terrain.

C''est, entre autres, le cas d''Evariste Marson et de Jean Lahiniriko, respectivement présidents du Rassemblement du parti sociale démocratie (RPSD) et du Parti socialiste et démocratique pour l''unité de Madagascar (PSDUM). Selon Roland Ratsiraka, ils sillonnent les parties sud et sud-est de l''île.

Le préfet de police d''Antananarivo, Edmond Rakotomavo, a lancé un appel à la population de la capitale «à ne pas venir à la réunion publique illégale», hier, dans un communiqué. Il «compte sur la sagesse des habitants d''Antananarivo». Il a insisté sur le «caractère illégal» de la manifestation «qui n''a obtenu aucune autorisation du représentant de l''État».

Edmond Rakotomavo a remarqué que les discours prononcés lors du rassemblement du 17 janvier à Ambohijatovo sont «des provocations qui frisent le coup d''État». Il qualifie également le rendez-vous de l''inauguration de la Place de la démocratie d''«injures à l''endroit des institutions».

Interrogé sur les mesures qu''il compte prendre, Edmond Rakotomavo se montre évasif. Il renvoie la balle chez les forces de l''ordre. «Il faut leur demander car je ne suis pas un militaire», a-t-il soutenu en esquivant la question sur le prépositionnement des forces de l''ordre sur les lieux ou non.
 
Vero Andrianarisoa et Iloniaina Alain