Trois gendarmes et un policier, tous membres du Groupe d’intervention régional (GIR) de Mayotte, ont été mis en examen et suspendus de leurs fonctions aujourd’hui, soupçonnés d’avoir participé à un trafic de drogue.

Ces trois gendarmes, dont le commandant du GIR, et le policier, sont poursuivis pour "transport, cession, usage et détention de stupéfiants". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire et interdits d’exercer leurs fonctions, a-t-on appris de source judiciaire.

Tout est parti de la mort d’une lycéenne de 18 ans, Roukia, dont le corps avait été retrouvé le 15 janvier dernier dissimulé à Trévani, près de Mamoudzou. L’autopsie avait révélé une overdose d’héroïne, fait rarissime sur cette île de l’océan indien et 101ème département français, où les drogues dures sont quasi inexistantes.

L’enquête diligentée permet alors de trouver le petit ami de Roukia, un métropolitain consommateur régulier de drogue, et les fournisseurs de l’héroïne, qui s’avèrent être des Comoriens en situation irrégulière et des indicateurs du GIR.

Ces derniers ont assuré, lors de leur audition devant le juge Hakim Karki, que ce sont les gendarmes qui leur ont fourni la drogue dont la revente servait de chantage au titre de séjour et devait aussi servir à les payer, selon une source proche de l’enquête.

L’un de ces "indics", mis en examen, a déjà fait quatre mois de détention provisoire avant d’être relâché. Son avocat, Saïd Larifou, a dénoncé mercredi, lors d’une conférence de presse à Mamoudzou, "des faits d’une extrême gravité puisqu’on se sert de la misère humaine".

"Il est hors de question que ceux qui sont en situation irrégulière paient et que ceux qui les poussent au délit soient couverts. Tout le monde doit être logé à la même enseigne. Tout le monde doit payer", a insisté Me Larifou.

Source : lefigaro.fr
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