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Mayotte : Innover pour relever de nouveaux défis agricoles

17 juin 2011, 00:00

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Dani Salim, un  agriculteur pionnier de la culture sous serre,  est  à la tête de la Chambre d’Agriculture de Mayotte depuis 3 ans. Il dévoile à l’Agence de presse de l’Océan Indien certaines idées pour l’agriculture, l’aquaculture, la pêche et l’élevage.

Le président  de la Chambre souligne l’immense potentiel de la filière aquacole,  avec la consommation intérieure : « le problème c’est que le poisson d’élevage n’est pas dans les habitudes alimentaires des Mahorais qui préfèrent le poisson du lagon. J’ai demandé à l’ancien préfet Denis Robin de mettre au moins une fois par semaine du poisson d’élevage dans les cantines et tous les services publics de façon à générer des débouchés. Pourtant, on continue d’importer du poisson surgelé de France et parfois depuis le Brésil ! » L’aquaculture d’exportation n’est pas rentable pour le moment et doit être subventionnée dans l’attente d’un vol direct entre Mayotte et Paris.

Dani Salim reste réaliste quant aux filières agricoles traditionnelles (vanille et ylang) et constate qu’elles  ne sont plus rentables à Mayotte en raison de la concurrence des pays à main d’œuvre bon marché et des  essences de synthèse.

Le président de la Chambre d’agriculture réfute par ailleurs  cette idée reçue selon  laquelle Mayotte n’est pas capable de développer la production maraîchère: « il faut savoir que nous répondons à environ 60% de la demande intérieure. Les chiffres officiels sont faux car ils ne prennent en compte que les données de la grande distribution et des distributeurs officiels, mais comme vous les savez, le secteur informel est important ici et il n’y a qu’à voir tout ce qui se vend au bord des routes…»

Pour  la production de tomates, la solution viendrait de la culture hors sol, selon  M. Salim: « on a les meilleurs facteurs naturels possibles, il faut désormais investir dans les infrastructures et la formation, et pour cela, nous pouvons compter sur nos échanges avec nos confrères réunionnais. L’idée étant de développer des cultures hors sol, sous serre en limitant les pesticides ».Pour lui, Mayotte doit relever de nouveaux défis agricoles en innovant.

Le secteur de l’élevage a été relancé grâce à  l’importation de 50 vaches laitières de Montbéliard en 2008. « Ces vaches ont été attribuées à 24 éleveurs et  ont permis de multiplier le cheptel aujourd’hui par 2,5 fois et l’on constate une rentabilité de 800 euros par mois et par vache… ». Pour 2011, la Chambre nourrit d’autres projets, notamment  l’élevage de brebis.

Sélectionnées pour leur résistance au climat mais aussi leur goût et leur rentabilité, 200 brebis en provenance d’Europe seront réparties à une vingtaine d’éleveurs suivant le même principe que pour les vaches laitières.

Dernier point: la pêche et le problème des redevances que Mayotte ne perçoit pas alors que des bateaux étrangers viennent pêcher dans sa ZEE (zone économique exclusive). D’après Dani Salim, «  ça devrait bientôt aller mieux car des discussions sont en cours avec le préfet des TAFF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) afin de mieux redistribuer les redevances qui allaient jusqu’à présent dans les caisses de la Réunion».

Source : L’Agence de presse de l’Océan Indien