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Mayotte : « Des militants pris pour cible par la police »

10 juillet 2012, 00:00

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Mayotte : « Des militants pris pour cible par la police »

La circulaire du ministère de l''''Intérieur qui met fin à la rétention des familles partout en France, sauf à Mayotte, montre encore une fois que dans ce 101ème département français, les personnes migrantes n''y ont pas les mêmes droits, écrit La Cimade Mayotte dans un communiqué émis lundi 9 juillet.

L’association parle aussi des tentatives d''intimidation des défenseurs des droits des migrants de la part de l''administration. Et cite le cas de Marie Ballestero. Celle-ci, qui est membre de la Cimade et intervenante au centre de rétention de Pamandzi (photo), a été interpellée le  samedi 7 juillet, à 11h25. Elle a ensuite été placée  en garde-à-vue au sein de ce même centre de rétention pour « incitation à la rébellion ».

La Cimade note qu’elle se trouvait dans l''enceinte d''une résidence privée, avec un de ses élèves, au moment où elle a été contrôlée par la police. Elle a montré ses papiers mais a refusé que son élève, mineur soit contrôlé. Celui-ci a alors été mis au sol et molesté par huit policiers, poursuit le communiqué de la Cimade. « Face aux cris de Marie Ballestero, huit autres policiers sont arrivés en renfort pour la menotter et l''embarquer avec son élève jusqu''au centre de rétention. Là, elle a été placée en garde-à-vue alors que son élève, dont la mère est en situation régulière, était longuement interrogé. Finalement, le parquet ordonnera la libération de Marie Ballestero à 15h45,  et son élève sera également relâché 15 minutes plus tard après une vérification des documents apportés par sa sœur.

« Ces faits graves illustrent les pratiques répressives de l''administration vis-à-vis des militants et militantes associatifs qui sont régulièrement menacés pour l''aide qu''ils peuvent apporter aux Comoriens en situation irrégulière. Certains d''entre eux, fonctionnaires en poste venus de métropole, ont ainsi vu leur contrat non renouvelé sur décision du préfet. Marie Ballestero, pour sa part, avait déjà eu sa carte grise saisie pendant plus d''un an par la préfecture », indique le communiqué de la Cimade..

À Mayotte, la machine à expulser est devenue un véritable « rouleau compresseur », soutient l’association. Avant d’ajouter que  les forces de police interpellent et expulsent massivement sans tenir compte de la situation des personnes ni de leurs droits.

« La Cimade fait part de sa profonde inquiétude face à ces faits répétés. Mayotte est un département français, il est urgent d''y respecter la loi et les règles de la République », conclut le communiqué de La Cimade.
A noter que La Cimade est une association (française) de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d''asile.

Source : ComoresOnline.net