Bosseuse et fonceuse, celle qui s’est targuée ne n’avoir jamais « fail » à ce jour est sous les feux de l’actualité après avoir été arrêtée dans le cadre de l’enquête sur l’achat de la clinique MedPoint. La ministre de la Santé risque de ne pas sortir indemne dans cette affaire.

Maya Hanoomanjee est en charge du portefeuille de la Santé au sein du gouvernement de l’Alliance de l’Avenir depuis les élections générales de mai 2010.

Elle est sous les feux des projecteurs depuis le début de l’année. Paul Bérenger, le leader de l’opposition avait soulevé le cas de l’achat par l’Etat de la clinique MedPoint, ancienne propriété de Krishan Malhotra, époux de la sœur de l’actuel ministre des Finances, après deux évaluations.

Agée de 59 ans, Santi Bai Hanoomanjee, née Ghose est mariée et mère de trois enfants. Elle a fait ses études primaires à l’Aryan Vedic Aided School et a ensuite fréquenté le collège Queen Elizabeth. Après la fin de son cycle secondaire, Maya Hanoomanjee rejoint l’Université de Maurice et décroche une licence en ressources humaines. Selon ses dires, elle n’a jamais échoué à un examen.

« Pour accéder au rang de haut fonctionnaire, j’ai dû passer par un bon nombre d’examens et j’ai réussi brillamment », avait-elle martelé au lancement de la clinique mobile à Grand-Gaube, le 14 avril dernier.

Elle a commencé sa carrière de fonctionnaire en 1978. Elle passe alors du Bureau électoral au ministère de l’Education et à celui du Travail puis intègre le ministère de la Communication, le Bureau du Premier ministre, le ministère des Droits de la  Femme et celui de la Fonction publique. Après les élections de 2000, alors que son cousin Pravind Jugnauth occupe le fauteuil de ministre de l’Agriculture, elle est nommée Secrétaire Permanente à ce ministère. Elle suivra son cousin au ministère des Finances, en 2003.

Pendant sa carrière comme fonctionnaire, elle sera aussi présidente de nombreux organismes paraétatiques, comme la Farmers'''' Service Corporation, la Sugar Planters'' Mechanical Pool Corporation et le Tea Board. En 2003, année pendant laquelle Pravind Jugnauth est intronisé leader du Mouvement socialiste militant (MSM), elle est la présidente de la Mauritius Sugar Authority.

Elle rejoint le parti de son cousin deux ans plus tard, en 2005. Avec le titre d’assistante secrétaire générale. Durant la même année, elle se fera élire dans la circonscription no 14 (Savanne/Rivière-Noire) et intègre l’Assemblée nationale comme membre de l’Opposition. Et aux dernières élections, en mai 2010, Maya Hanoomanjee est élue au no 14 au sein de l’Alliance de l’Avenir. Elle est alors placée à la tête du ministère de la Santé, précédemment occupé par Rajesh Jeetah et Ashock Jugnauth, respectivement.

Hervé Aimée, son colistier au numéro 14 et membre du Parti Travailliste, connaît Maya Hanoomanjee comme étant une vrai «bosseuse».  «Nous avons travaillé ensemble. Je dois dire qu’elle travaille beaucoup plus que moi. Nous identifions les problèmes de notre circonscription ensemble », soutient Hervé Aimée.

Le ministre des Collectivités locales rajoute qu’il a remarqué une nette amélioration des services de santé depuis que Maya Hanoomanjee se charge de ce ministère. «Je vais très rarement dans les hôpitaux du privé. Et j’ai remarqué qu’il y avait une nette amélioration dans les hôpitaux publics », soutient-il.

Une travailleuse et une fonceuse. Les proches de la ministre sont catégoriques à ce sujet, excessive certes dans ses déclarations mais irréprochable dans ses fonctions, reconnaît le syndicaliste Radakrishna Sadien, qui, au courant de ces vingt dernières années, a  suivi le parcours de la ministre de près.

« Je l’ai vue commencer en tant que simple fonctionnaire, je l’ai côtoyée comme Permanent Secretary, Assistant Secretary, ainsi que lors de ses deux mandats ministériels », explique-t-il. Avec son arrestation dans l’affaire MedPoint, Maya Hanoomanjee s’en sortira-t-elle plus forte ?

« Tout dépend de la tournure des évènements pour savoir si elle a encore un avenir en politique », glisse Radakrishna Sadien.