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Maurice s’attaque à la démence

5 juin 2012, 00:00

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Maurice s’attaque à la démence

La remise officielle à Lormus Bundhoo et à Sheila Bappoo, respectivement ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la démence s’est déroulée à la mairie de Port-Louis, le lundi 4 juin 2012.

Dans une vingtaine d’années, lorsque Maurice comptera en son sein une forte population de personnes âgées, la démence représentera un véritable casse-tête pour les autorités. Pour la simple et bonne raison qu’elle affecte principalement l’état de santé des personnes âgées bien qu’elle ne soit pas une composante naturelle du vieillissement. La démence est caractérisée par une dégradation de la mémoire. Elle réduit considérablement la capacité des individus à raisonner. Elle modifie le comportement. Pire, elle réduit l’aptitude d’une personne à réaliser des activités.

Le nombre de personnes atteintes par la démence, à travers le monde, est estimé à quelque 35, 6 millions, selon les statistiques de l’OMS. « Ce nombre va doubler vers 2030 », a souligné le ministre de la Santé. « Selon les statistiques de l’Alzheimer’s Disease International, le nombre de personnes souffrant de cette maladie se situe dans les environs de 6 000. »

Les autorités mauriciennes ont décidé de passer à l’action. Elles se sont inspiré des observations évoquées dans le cadre d’une étude approfondie de l’OMS sur le sujet. Les résultats de l’étude ont été publiés en avril. Le Dr Romesh Munbodh, Liaison Officer de l’OMS à Port-Louis a, lors d’une cérémonie à la municipalité de Port-Louis, le lundi 4 juin 2012, officiellement remis une copie du document à Lormus Bundhoo, ministre de la Santé, et à Sheila Bappoo, ministre de la Sécurité sociale. C’était en présence de Mamad Khodabaccus, lord-maire de la cité de Port-Louis.

« Il s’agit plutôt d’une feuille de route qui servira de cadre pour les actions des gouvernements car ce rapport concerne la démence sur le plan global. Le combat contre la démence et ses effets se situe sur le long terme », a tenu à préciser le Dr Munbodh.

Pour Lormus Bundhoo, ce rapport souligne l’importance d’engager toutes les parties prenantes, incluant la société civile, dans le processus visant à identifier les domaines où des actions concrètes méritent d’être entreprises. « Cette démarche implique la prise en compte d’autres facteurs tels que la mise en place des directives et des projets à être réalisés, l’attribution des ressources requises, la collaboration intersectorielle, l’établissement d’un programme dans le temps, l’élaboration d’un plan de suivi et d’évaluation des progrès accomplis. » Il souligne l’importance de décentraliser le service de traitement psychiatrique. « Il est indispensable que l’on évite une fois pour toutes de stigmatiser les personnes souffrant de la démence. »

Sheila Bappoo a indiqué que le poids social de la démence, qui représente un danger constant pour les personnes âgées, vient justifier le rôle prépondérant de son ministère auprès des ces derniers. Elle a estimé qu’un changement de mentalité est nécessaire par rapport aux personnes qui sont affectées par la démence. Elle pense que Maurice se doit de se doter d’un observatoire sur ce phénomène.