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Maurice Ile Durable : Une sensibilisation visant les citoyens passe quasiment inaperçue

4 septembre 2011, 00:00

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Maurice Ile Durable : Une sensibilisation visant les citoyens passe quasiment inaperçue

Sadasiven Coopoosamy, sociologue qui réside à la rue Paul-et-Virginie, Vallée-des-Prêtres, par manque d’information, aurait pu rater l’occasion d’accomplir son devoir de citoyen (Photo : des dégâts causés aux maisons à Vallée-des-Prêtres par un glissement de terrain).

Sadasiven Coopoosamy a appris, à temps, qu’il peut formuler son point de vue dans le cadre du projet du gouvernement d’élaborer une politique, un plan d’action et une stratégie conformément au concept de Maurice Ile Durable.

« J’ignorais que depuis le 22 août dernier, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a émis un communiqué invitant les Mauriciens à donner leur avis concernant le concept Maurice Ile Durable. Je ferai en sorte que d’ici la date limite pour la soumission des suggestions, je puisse faire parvenir mes idées au ministère de l’Environnement. J’insisterai sur la nécessité que tout projet qui concerne l’environnement se réalise en consultation avec les citoyens concernés. »

Sa posture s’appuie sur une expérience malheureuse vécue par des résidents de la rue Paul-et-Virginie, Vallée-des-Prêtres. Ils ne sont pas tous d’accord avec le site où la municipalité de Port-Louis a aménagé un drain dans le but de canaliser les eaux pluviales. « Après l’intervention de la municipalité, le problème d’inondation en temps de pluie n’a pas été résolu à notre satisfaction. Un véritable dialogue préalablement avec les résidents aurait pu nous épargner cet inconvénient. »

En effet, la participation active de la population constitue une des caractéristiques de l’approche privilégiée par les experts chargés de mettre à exécution le concept de Maurice Ile Durable. D’où l’invitation du public à donner son avis sur les rapports finals soumis par six ateliers de travail qui ont respectivement planché sur l’Energie, l’Environnement, l’Emploi, l’Equité et l’Education.

L’institution de ces comités fait donc partie du processus en vue de doter l’île Maurice d’une politique, d’une stratégie et d’un plan d’action pour qu’à long terme, son développement ne constitue pas un danger pour son environnement.

Ces rapports sont accessibles sur le site du département Maurice Ile Durable le http://mid.gov.mu <http://mid.gov.mu/>, au Ressource Centre du ministère de l’Environnement situé au rez-de-chaussée du bâtiment Ken Lee Tower, rue des Casernes, Port-Louis, et dans toutes les municipalités et les conseils de district de l’île.

La date limite pour que le public soumette son avis est le 15 septembre, soit dans onze jours à compter de ce dimanche.
Mais vu l’absence de sensibilisation publique sur la participation citoyenne à l’élaboration de ces politiques, il y a lieu de se demander si le ministère de l’Environnement ne devrait étendre la date limite pour la soumission des avis. Sans cela, le concept de Maurice Ile Durable risque de n’intéresser que des experts en la matière. Un avis placé sélectivement dans des journaux et sur le site du MID comme moyen de sensibiliser le public n’est pas compatible avec l’importance attachée au concept de Maurice Ile Durable.

Et pourtant, ce ne sont pas les efforts qui manquent. A la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill, par exemple, le responsable de la bibliothèque, Kader Nunkoo a pris le soin de rédiger, en langage simple, un avis pour expliquer l’existence d’une copie des rapports sur support papier que le public peut consulter. L’avis est placé sur la porte d’entrée de la bibliothèque. Après quelques jours, l’avis est apposé sur un Notice Board. Une façon pour attirer l’attention des citadins sur l’importance de ce document et la nécessité de leur participation active.

Ainsi à la bibliothèque des Villes Sœurs, le document peut être consulté tous les jours de 9 à 17h30. Des arrangements peuvent être faits pour satisfaire ceux qui ne peuvent le faire que les samedis.

Cependant, les rapports démontrent que les membres des six ateliers n’ont pas chômé. Les thèmes ont été examinés à fonds et des suggestions fortes intéressantes ont été faites. Une des observations faites par l’atelier de travail numéro 3 présidé par le Dr Nardawoo Jaypaul, directeur de la Santé section prévention, souligne que ce ne sont pas l’absence de lois pour gérer les problèmes de pollution, de déchets et de l’environnement. « Il y a un déficit au niveau de l’application et du respect des dispositions de ces législations. »