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Matteo Renzi présente son nouveau gouvernement en Italie

22 février 2014, 11:12

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Matteo Renzi présente son nouveau gouvernement en Italie

 

Matteo Renzi, chef de file du Parti démocrate (PD, centre gauche), a présenté vendredi son cabinet après avoir officiellement accepté la mission que lui a confiée le président Giorgio Napolitano de diriger le gouvernement italien.
 
La nouvelle équipe dirigeante composée de 16 membres, dont la moitié de femmes, prêtera serment samedi à 11h30 (10h30 GMT) et Renzi deviendra à 39 ans le plus jeune président du Conseil italien de l'histoire.
 
Le nouveau gouvernement va d'autre part solliciter la confiance de la chambre des députés et du sénat et le vote devrait intervenir lundi.
 
Matteo Renzi avait présenté dans l'après-midi la liste de son gouvernement à Giorgio Napolitano au palais du Quirinal, le siège de la présidence de la République.
 
La plupart sont des quadragénaires ou des quinquagénaires, un choix qui témoigne de la volonté de Renzi de rajeunir une classe politique qu'il juge vieillissante.
 
Mandaté lundi par Napolitano pour former le 65e gouvernement italien de l'après-guerre, Matteo Renzi a souhaité que son équipe se mette au travail dès son investiture.
 
"Nous voulons commencer à mettre en oeuvre les mesures nécessaires dès demain matin", a-t-il déclaré à la presse après deux heures et demie d'entrevue avec Napolitano.
 
Le poste de ministre de l'Economie, considéré comme le plus important dans cette nouvelle équipe, est confié à Pier Carlo Padoan, chef économiste au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), depuis 2007.
 
Ancien membre du Fonds monétaire international (FMI) dont les compétences sont reconnues par les milieux économiques, Padoan est le troisième technocrate d'affilée à hériter de ce portefeuille stratégique.
 
Sa nomination s'explique en partie par les contacts qu'il a noués auprès de la Banque centrale européenne (BCE) et parmi les partenaires de l'Union européenne et par la confiance qu'il peut inspirer aux investisseurs.
 
Il fait partie de ceux qui très tôt ont exprimé leur opposition aux réductions budgétaires draconiennes imposées aux économies les plus fragiles de la zone euro pour résoudre le problème de leur dette souveraine. Il avait également plaidé en faveur d'une politique très accommodante de la BCE.
 
ALFANO RESTE À L'INTÉRIEUR
 
D'après une source au sein du PD, Matteo Renzi a revu dans la nuit Angelino Alfano, le dirigeant du Nouveau Centre Droit, formation issue d'une scission au sein de la droite berlusconienne dont le soutien sera nécessaire pour obtenir une majorité au Parlement.
 
Les deux hommes se seraient entendus sur les fonctions qu'assumera Alfano. L'ancien héritier politique de Berlusconi conserve son poste de ministre de l'Intérieur mais abandonne celui de vice-président du Conseil.
 
Il semble que Renzi n'ait pas voulu lui accorder une fonction de nature à affaiblir son propre pouvoir.
 
La ministre des Affaires étrangères Emma Bonino quitte le gouvernement et cède sa place à Federica Mogherini, spécialiste des questions de défense et de relations internationales au sein du PD.
 
Matteo Renzi, qui a fait chuter Enrico Letta vendredi dernier avec l'appui de son Parti démocrate, s'est fixé un calendrier serré: réforme de la loi électorale et du système constitutionnel avant la fin du mois, réforme du marché du travail en mars, de la fonction publique en avril et de la fiscalité en mai.
 
Un sondage de l'institut SWG publié vendredi montre que le PD a perdu du terrain une semaine après sa révolution de palais, passant de 32,2% à 29,9% des intentions de vote. Forza Italia, le parti relancé par Silvio Berlusconi à l'automne, a en revanche progressé de 20% à 21,8%.
 
Dans la composition de son gouvernement, il a conservé six ministres sortants dont trois appartiennent au Nouveau Centre Droit dont il aura besoin de l'appui au parlement.
 
Matteo Renzi est le troisième homme politique de l'histoire à accéder ainsi aux fonctions de chef du gouvernement sans avoir eu à passer par des élections.
 
Les enquêtes d'opinion montrent que les Italiens sont préoccupés concernant cette question et estiment que cela va limiter sa capacité à mettre en oeuvre des réformes impopulaires.
 
Les divisions au sein de la chambre basse et du sénat conjuguées avec le manque d'expérience de certains ministres risquent de compliquer la tâche de ces derniers face à un fonctionnement complexe de l'appareil politique.
 
"Il y a besoin d'aller rapidement vers des réformes mais les gens oublient que faire des réformes en Italie exige des compétences particulières et il n'existe pas de garantie qu'un bonne économiste face un bon ministre de l'Economie", note Alberto Mingardi, directeur du cercle de réflexion libéral Istituo Bruno Leoni.