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Mathias Mongelard : Itinéraire d’un triathlète doué mais sans sponsor

11 juin 2013, 07:22

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Mathias Mongelard : Itinéraire d’un triathlète doué mais sans sponsor
Il a fallu 46 minutes et 34 secondes à Mathias Mongelard pour devenir champion d’Afrique (en Youth) au Maroc le 25 mai dernier. Un chrono suffisamment intéressant pour qu’on essaie d’en savoir plus – en davantage de temps – sur celui qui l’a réalisé. La performance du triathlète est parlante mais le jeune homme, lui, parle peu. Et c’est en toute modestie qu’il se confi e sur ce qu’il a vécu et ressenti au Maroc, sans oublier de se remémorer quelques expériences et souvenirs sportifs qui l’ont peu à peu mené sur la plus haute marche du podium à Agadir… et de déplorer l’absence de sponsors.
 
Mathias a 15 ans. Habitant de Beau-Bassin, il fréquente l’Ecole du Centre. Il est en pleines révisions actuellement puisqu’il passera les 17 et 18 juin son brevet des collèges. Lorsqu’on lui demande s’il avait pris conscience, le 25 mai, d’être devenu champion d’Afrique en remportant l’épreuve, il répond, presque gêné : «Non, au début, je ne l’avais vraiment pas réalisé, mais par la suite oui, car il s’agissait quand même d’un objectif que je m’étais fixé depuis le mois de février.» Il se souvient du déjeuner qu’il a eu avec les membres de la délégation au Maroc et au cours duquel ils l’ont félicité. Il n’oublie pas non plus l’accueil qu’il a reçu à son retour à Maurice et la fierté de ses parents en le retrouvant.
 
De la compétition à Agadir, il retient qu’il n’a pas été facile de devancer les Zimbabwéens Gidéon Bénade et Mitchell Kaye, qui auraient pu monter sur le podium s’ils n’avaient pas été disqualifiés par la suite (NdlR : pour ne pas s’être arrêtés alors qu’ils avaient écopé chacun d’une pénalité durant l’épreuve). Le jeune champion d’Afrique pressentait qu’il allait faire la différence dans le dernier virage au 2,5 km.
 
C’est là, en effet, qu’il a accéléré. Et c’est cette tactique qui lui a permis de franchir en premier la ligne d’arrivée pour se placer sur le toit de l’Afrique. Mais Mathias n’est pas de ceux qui savourent égoïstement la victoire.
 
Comme il nous l’avait annoncé du Maroc après sa course, il doit beaucoup à ses entraîneurs Jean Maurice Mamet et Axel Adam : «Je me suis intéressé au triathlon il y a un an et demi grâce à Timothée Hugnin (NdlR : médaillé d’argent) qui m’avait invité à en faire. J’ai ensuite rencontré J. M. Mamet qui voyait que j’étais bon nageur et que je courais bien (cross à l’école). Il m’a dit alors de participer à une compétition à Poste-Lafayette. J’ai terminé 2e derrière Timothée. C’était il y a un an et demi et c’était ma première compétition.» Depuis cette époque, Mathias s’entraîne trois fois par semaine en natation avec Axel Adam et deux fois en course à pied avec Jean Maurice Mamet.
 
Quant au vélo, faute d’entraîneur, il en fait seul à raison de deux fois par semaine également. Lors de la venue des coaches sud-africains dans le cadre de la préparation des triathlètes mauriciens avant Agadir, Mathias a pu aussi bénéficier des entraînements prodigués par Claire et Kent Horner assistés des Mauriciens Michèle Mc Kay et Stéphano Mariette.
 
Aux jeunes qui voudraient faire du triathlon, Mathias Mongelard vante les mérites de cette discipline : «C’est un sport intéressant car varié ; on ne se retrouve pas à faire la même chose à chaque fois.» Toutefois, il déplore le fait qu’il puisse être difficile d’être aidé à Maurice : «Ce n’est pas évident d’avoir un sponsor chez nous. A chaque fois on se voit répondre que le budget est prévu pour le CSR et qu’il n’y en a pas pour le sport individuel», dit-il avec regret. A titre d’information, le champion d’Afrique de triathlon 2013 affirme qu’il faut débourser au moins Rs 175 000 pour pratiquer ce sport, soit déjà Rs 100 000 pour un bon vélo et le reste pour les équipements (bonnet de bain, chaussures, combinaisons, lunettes etc.). 
 
Mathias Mongelard veut continuer dans le domaine du triathlon. Pour l’instant, il n’a pas d’objectif précis, car celui des Championnats d’Afrique, qui était le seul et plus important cette année, a été largement atteint.
 
«C’est qu’aujourd’hui, je me concentre sur le Brevet des collèges», lance-t-il, comme pour se rappeler que d’autres importantes épreuves l’attendent.