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Matériel scolaire : les commerçants se plaignent des «mauvais chiffres d’affaires»

9 janvier 2011, 00:00

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Matériel scolaire : les commerçants se plaignent des «mauvais chiffres d’affaires»

Qui dit rentrée scolaire dit achat de manuels scolaires. Un marché qui a connu un ralentissement en ce début d’année par rapport aux années précédentes. De plus en plus de parents se rabattent sur les livres d’occasion.

Les commerçants que nous avons rencontrés se plaignent de la hausse du prix des matériels scolaires. «Nous notons une baisse dans la demande. Ce n’est pas la première fois que nous réalisons de si mauvais chiffres d’affaires. Et cela dure depuis près de deux ou trois ans», déplore-t-on à University Bookshop, Port-Louis.

«Le prix de certains livres ont connu une hausse, tout comme d’autres ont baissé. En effet, le prix des manuels scolaires varie, dépendant du nombre d’unités qui sont imprimés et importés, et du pays d’origine», explique, de son côté, un cadre des Editions de l’Océan Indien. Il précise que les livres venant de France, d’Angleterre ou de Singapour coûtent plus cher.

Notre interlocuteur avoue également que le rythme de vente tourne au ralenti, à quelques jours de la rentrée scolaire. «Je pense qu’aujourd’hui la clientèle se tourne davantage vers les livres de seconde main. Nous sommes conscients qu’il est difficile pour certains parents de pouvoir préparer un budget en cette période», souligne-t-il.

C’est justement pour aider les parents en difficultés que l’association Friends in Hope, qui existe depuis août 1997, vendent des livres d’occasion. Membre du comité de cette association, Vidula Nababsing souligne que la vente débutera à partir de la semaine prochaine, au Solidarity Kiosk, à Phoenix-Les Halles. «Comme à notre habitude, notre association proposera au public des manuels scolaires de seconde main, à prix réduits», affirme-t-elle. La vente aura lieu chaque vendredi et chaque samedi, de 10 heures à 18 heures et les dimanches de 10 heures à 14 heures.

D’autre part, la colère et l’inquiétude animent un bon nombre de commerçants de la capitale. En effet, si pour certains la rentrée scolaire rime avec une grosse affluence de clients, pour d’autres c’est la déception. La raison : certains matériels scolaires atteignent des prix exorbitants, selon certains parents. «Il faut avouer que nous disposons de peu de moyens financiers, mais c’est notre devoir en tant que parents de fournir le nécessaire à nos enfants», avance une mère de famille, venu acheter un sac à dos pour son fils à la rue Jummah-Mosque. Pour elle, il s’agit avant tout d’une obligation.

Nasroul vend des uniformes d’école depuis 25 ans dans les rues de Port-Louis. Pour lui, rien n’est comme avant. Ce commerçant, que nous avons rencontré à la rue Bourbon, fustige certains établissements scolaires, estimant que ces derniers conseillent aux parents le magasin où ils doivent acheter les uniformes de leurs enfants. «Les magasins se retrouvent dans une situation de monopole, cela se fait au détriment de petits commerçants comme nous. Des écoles n’hésitent pas à indiquer aux  parents où ils doivent aller, pour acheter les uniformes. Au final, c’est nous qui sortons perdants», confie Nasroul.

A quelques mètres, c’est une foule a envahi un magasin d’uniformes. «Nos enfants vont à l’école durant toute l’année. Je pense qu’il est important, au moins, qu’ils puissent bénéficier d’uniformes de bonne qualité. Cela même, s’il faut payer cher», confie un père de famille.