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Maroc : les islamistes soulignent leur volonté de tolérance

9 décembre 2011, 00:00

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Le nouveau gouvernement marocain dirigé par le Parti de la justice et du développement, première formation islamiste à la tête du pays, n''''imposera pas de contrôle strict des moeurs, a assuré jeudi un cadre du parti.Le PJD a remporté les législatives du 25 novembre au Maroc.

"La vie privée des gens ne nous intéresse pas. Nous ne nous soucions ni de leurs croyances, ni de leur comportement", a déclaré Mohamed Yatim, membre du secrétariat général du PJD, lors d''un entretien accordé à Reuters. "Notre priorité est d''améliorer la condition sociale et économique des Marocains", a-t-il ajouté, écartant tout risque de tensions entre islamistes et laïcs dans le pays.

La mise en place d''un contrôle strict des moeurs serait difficile au Maroc compte tenu de l''importance du secteur touristique, qui contribue à 10% du produit intérieur brut et 450 000 emplois, sur une population de 32 millions d''habitants. "Jamais nous n''obligerons les femmes à porter le voile, car notre religion est basée sur la tolérance. Allah a dit: ''Il n''y a pas d''obligation dans la religion''", a ajouté Yatim. "Jamais nous ne créerons une police des moeurs, ni n''interdirons aux gens de boire de l''alcool."

Le code pénal marocain, inspiré par l''islam, interdit les relations sexuelles hors mariage et n''autorise pas les Marocains à acheter de l''alcool. Les pouvoirs publics privilégient toutefois une approche plus souple et tolèrent que les jeunes couples s''affichent ensemble dans les rues des grandes villes, tandis que les locaux sont souvent plus nombreux que les touristes dans les bars et les boîtes de nuit.

De hauts responsables du PJD avaient auparavant fustigé les festivals de musique comme des facteurs de débauches, malgré le soutien fréquent apporté à ces événements par le roi Mohammed VI. Mohamed Yatim a assuré qu''un gouvernement PJD autoriserait de nombreux festivals de musique, du moment qu''ils contribuent à la culture marocaine.

En 2010, des élus du PJD avaient déclaré que le chanteur britannique Elton John, qui est homosexuel, n''était pas le bienvenu au Maroc et que sa présence ternirait l''image du pays. Il avait toutefois pu se produire devant une audience de plusieurs milliers de spectateurs.

Les manifestations qu''ont déclenchées à l''occasion les grands concerts au Maroc ne portaient pas sur leur moralité mais sur les volumineux cachets versés aux chanteurs dans un pays où le quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. "Nous n''avons jamais critiqué les arts et la culture. Nous avons critiqué l''extravagance des coûts dans un pays aussi pauvre. C''est cela qui a fait scandale”.

Photo : Dans une rue à Marrakech en novembre dernier.

Source: Reuters