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Marine Le Pen pourrait soutenir des candidats UMP ou PS

23 mai 2012, 00:00

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Marine Le Pen, qui part à la bataille des législatives à la tête du "Rassemblement bleu Marine", n’a pas exclu mardi d’appeler à faire gagner des candidats UMP ou PS au second tour en fonction de leur « valeur humaine ».

De même, quand ses candidats ne seront pas en mesure de se maintenir au deuxième tour, le Front national appellera à faire battre les candidats, de droite ou de gauche, qu’il jugera particulièrement « nuisibles », a-t-elle précisé.

« Comme je pense que nous serons présents dans énormément de circonscriptions au second tour, la question se posera, somme toute, assez rarement », a précisé la présidente du FN lors d’une conférence de presse à Metz en présence des candidats aux législatives en Moselle.

Marine Le Pen, qui a obtenu 17,9 % des voix à la présidentielle, a rappelé que la règle des candidats de son rassemblement serait de se maintenir au second tour. Ses adversaires estiment que le FN pourrait se maintenir dans 80 à 130 circonscriptions en fonction de la participation.

La présidente du FN, qui évoquait jusque-là un soutien au « cas par cas », sans préciser si elle attendait des contreparties, a été plus précise mardi.

Pourront être adoubés par son rassemblement "un certain nombre de candidats qui sont sincères, corrects, honnêtes, qui se sont refusé à voter des choses allant à l’encontre de la France et des Français".

« Il y a de la même manière, des candidats particulièrement nuisibles, particulièrement dangereux pour la France. Nous regarderons au lendemain du premier tour au cas par cas et nous prendrons nos responsabilités », a-t-elle ajouté.

La présidente du Front national ne cite pas de nom mais évoque « la duchesse de l’Essonne », visant ainsi l’ancienne ministre UMP de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.

« QU’EST-CE QUI JUSTIFIE CET OSTRACISME ? »

A gauche, la ministre de la Justice Christiane Taubira, au passé "indépendantiste", ou celui des Finances, Pierre Moscovici, qualifié "d’ultra-européiste", sont dans le collimateur, mais seul le second se présente aux législatives.

Interrogée sur l’hypothèse d’un appel au vote socialiste, Marine Le Pen répond : « Pourquoi pas ? », mais précise « qu’on peut aussi appeler à faire battre quelqu’un sans forcément appeler à voter pour son adversaire ».

Elle ne semble pas croire en revanche à la perspective de négociations dans l’entre-deux-tours avec des candidats UMP, dont Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a annoncé par avance qu’ils seraient systématiquement exclus.

Elle en tire argument pour poser son rassemblement comme le seul porteur de valeurs de droite que l’UMP défend sans les mettre en pratique, selon elle.

« Qu’est-ce qui justifie cet ostracisme ? Pendant longtemps on m’a dit que c’était à cause de la ''''préférence nationale''. Ça n’a plus lieu d’être puisque Nicolas Sarkozy a dit lui-même qu’il était pour la préférence communautaire mais qu’il comprenait qu’on puisse être pour la préférence nationale », a-t-elle estimé.

Face à la perspective de "fronts républicains" au second tour qui empêcheraient ses candidats d’accéder à l’Assemblée nationale, la fille de Jean-Marie Le Pen parie sur « la grande recomposition de la vie politique » qui découle, selon elle, de l’échec de l’UMP à l’élection présidentielle.

« Demain, les électeurs de droite comprendront que ceux qui les dirigent sont bien plus proches des socialistes que des patriotes. Et ceux qui ont voté socialiste comprendront que ce projet nous enlève toute souveraineté, toute marge de manœuvre ».

Interrogée sur le nombre de députés qu’espère obtenir son Rassemblement Bleu Marine, elle répond « le plus possible » sans nier que le scrutin majoritaire rend la tâche difficile.

« Un, ce serait un succès, puisque nous n’en avons aucun », a-t-elle répété. Des stratèges du FN espèrent cinq à dix députés.

 

Thomson Reuters