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Marie-Julie Bréville, dans les souliers de papa-maman

6 janvier 2014, 14:18

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Marie-Julie Bréville, dans les souliers de papa-maman

Le Musée d’Art Mauricien, satellite du Musée de la Photographie, expose des clichés du Maurice d’antan au «Angsana Balaclava» jusqu’au 31 janvier. Signe que la relève existe, chez les Bréville.

 

Elle a sa vie, Marie-Julie. Elle aurait pu se contenter de travailler à plein temps dans les assurances. Se faire des à-côtés en fabriquant des bijoux de fantaisie. Et laisser se débrouiller – comme ils l’ont toujours fait – Tristan et Marie-Noëlle Bréville, pour maintenir à flot le Musée de la Photographie.

 

«Depuis que la mairie a coupé la subvention du musée (NdlR : en mai 2013, la subventionmunicipale annuelleest passée de Rs 300 000 àRs 5 000), ça m’énerve de voir papa me dire, ‘Comment on va faire ?’ J’ai senti papa et maman découragés. Alors, je me suis dit, ‘Faisons quelque chose’.» C’est le déclic pourMarie-Julie Bréville, 29 anset son frère Frédéric. Quefaire pour un musée fondéen 1966 et installé à l’emplacementactuel depuis1993 ? Et qui, malgré toutce temps, demeure, selonMarie-Julie, relativement méconnu. Après avoir notammentconstaté que lepublic scolaire du musée estessentiellement composéd’écoles privées.

 

«L’idée est venue de faire sortir le musée hors de ses murs, à travers une exposition.» En août, voilà lemusée qui déplace une sélectionparmi ses collections,en direction de l’hôtel Hennessy Park, à Ébène. «Je crois qu’on peut dire que cela a été un succès. J’ai été touchée par les marques d’encouragement que j’ai reçues de ceux qui disaient qu’ils ne connaissaient pas le musée.»

 

APPRENTISSAGE

 

Ça, c’est la vitrine. Derrière, avoue Marie-Julie Bréville, «même si je suis, pour ainsi dire, née dans le musée, j’ai dû tout apprendre de zéro, sur les collections, les appareils photo. C’est même pas comme si je passais un diplôme universitaire ; c’est un apprentissage encore plus long».

 

Une situation corsée par le fait que la jeune femme, qui est fiancée, dit spontanément, «Je n’ai pas de temps pour moi.» Le tout compliqué par un tempérament de «stressée numéro un. Quand cela ne va pas, tout le monde autour de moi écope. C’est mon côté négatif».

 

Ce qui va de soi, quand on parle de préserver un patrimoine photographique. «On touche le million de négatifs », précise Marie-Julie Bréville, en parlant des acquisitions du musée.

 

Pour se faire un prénom, il faut aussi se démarquer de ses parents. D’où l’idée du Musée d’Art Mauricien. «Ce musée n’a pas d’adresse, s’empresse-t-elle de préciser. C’est l’un des défi s de cette année.» Ce musée, qui existe de nom depuis un an, a dans ses collections des oeuvres signées de Malcolm de Chazal, Maurice Ménardeau mais aussi de contemporains tels Yeshen Gunnoo et Hervé Frédéric.

 

Jusqu’au 31 janvier, ce musée expose une série de photos de l’île Maurice des années 40 à 70 à l’hôtel Angsana Balaclava. «Les expos servent à renfl ouer les caisses», explique Marie-Julie Bréville. Les plus gros postes de dépenses du Musée de la Photographie étant ceux des acquisitions et de la préservation des collections. «Il ne faut pas oublier le répertoire culturel mauricien», dit celle qui ne cache pas sa fierté pour «tout ce que mes parents ont fait pour le pays».