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Marchands ambulants : de la difficulté de parvenir à un consensus pour libérer les rues

30 janvier 2011, 00:00

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Marchands ambulants : de la difficulté de parvenir à un consensus pour libérer les rues

Le bras-de-fer opposant les autorités aux marchands ambulants pourrait-il basculer en faveur de ces derniers ? Si les plans de relocalisation ne satisfont pas ces commerçants des rues, pour les mairies et les conseils de district, il est hors de question de céder à leurs exigences. Les deux camps restent campés sur leurs positions pour l’heure.(Photo : les marchands ambulants de Mahébourg)

Lundi dernier, près de 600 marchands ambulants de Mahébourg ont manifesté leur mécontentement face à la décision du conseil de districts de Grand-Port-Savanne, de les reloger dans une nouvelle foire. Ils estiment que l’emplacement est trop «petit», pour accueillir tous les commerçants. Ces derniers ont été délogés du Mahebourg Water Front. Aux dernières nouvelles, ils refusent toujours ce nouveau site.

Les marchands postés à la Place Cardinal-Margéot, Rose-Hill, délogés il y a une semaine, n’acceptent toujours pas la décision de la municipalité d’être relogés dans l’immeuble Atrium. «Cela nous coûtera trop cher !» insistent-ils. Le maire de Beau-Bassin–Rose-Hill, Norbert Froget, avait, quant à lui, proposé l’ouverture d’un nouveau food court à l’étage de l’Atrium pour un loyer mensuel de Rs 50 000. A ce stade, la mairie tente, en vain, de trouver un nouveau plan de relogement.

Durant la période des fêtes de fin d’année, les marchands ambulants évacués de Rose-Hill s’étaient retrouvés à Quatre-Bornes, en face d’Orchard Centre. Les autorités devaient aussitôt se rendre sur les lieux pour les déloger. «Là où on a dû se rendre, il n’y avait pas de client, car l’endroit était tellement insalubre que nous ne pouvions pas travailler», raconte une mère de famille, qui venait tous les jours vendre des vêtements devant la foire de Quatre-Bornes.

Un employé de la mairie de Rose-Hill qui veut garder l’anonymat ne cache pas son pessimisme : «Les politiciens de tous les camps ont tour à tour encouragés ces marchands à défier la loi. Cela leur convenait parfaitement, même si cela se faisait au détriment des commerçants qui respectaient la loi. Rien ne va changer pour moi.»

Notre interlocuteur tente une explication pour étayer ses dires : «Cette économie parallèle convient aux politiciens. Ils n’ont pas à leur trouver du travail, d’autant plus qu’ils gagnent très bien leur vie ainsi. Les perdants, ce sont les passants et nous qui devront de temps en temps faire respecter la loi.»

Pourtant à Port-Louis, le lord-maire ne compte pas baisser les bras. Mamade Khodabaccus avait d’ailleurs indiqué, durant la semaine écoulée, que la rue Sir-Seewoosagur-Ramgoolam devrait être évacuée d’ici à février. Mais rien n’indique jusqu’à l’heure que tout se passera dans le calme. Par ailleurs, les marchands ambulants opérant autour du marché central doivent s’installer au Pont de Paris, où les étals ont été aménagés. Mais il n’y a aucun signe qu’ils se plieront aux directives de la municipalité.