Publicité

Maison de Carné : Institut du savoir partagé

3 mars 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Maison de Carné : Institut du savoir partagé

La Maison de Carné fait peau neuve pour accueillir des étudiants en théologie et autre pédagogie appliquée.

Ilot de sérénité, au centre de Rose-Hill. Solennelle dans sa robe blanche et bleue, la Maison de Carné entame une nouvelle existence. Celle de sa transformation en Institut Cardinal Jean Margéot (voir hors-texte). Avant d’avoir abrité le Mauritius Research Council et, depuis deux semaines, les cours de l’institut, cette maison était une majestueuse demeure familiale, explique le professeur Serge Rivière. Secrétaire général de l’institut, il effectue actuellement des recherches pour reconstituer toute l’histoire de la Maison de Carné. Le nom de la maison lui vient du contre-amiral Louis Marie Alix, comte de Carné, né en France en février 1879 et mort en sa résidence de Rose-Hill, en février 1948. Voilà donc l’origine de la particule que l’usage populaire a tendance à oublier.

En se référant au Dictionnaire de biographie mauricienne, Serge Rivière nous montre que le comte n’était pas le véritable propriétaire de la maison. Celle-ci appartenait à la famille de son épouse, Marie Camille Louise Julie Rochery de Marcenay, née à Maurice, issue d’une vieille famille originaire de Bourbon et fi xée à l’île de France depuis 1793.

La comtesse avait hérité la maison de sa mère, qui avait elle-même succédé à sa mère, la veuve Pierre Marie Allendy, décédée en janvier 1912. Si Serge Rivière avoue qu’il ne connaît – pas encore – la date exacte de la construction de la Maison de Carné, il estime qu’elle a plus de 100 ans. « Quand la grand-mère de la comtesse est morte en 1912, la maison existait déjà », note-t-il.

Le couple de Carné se marie à Paris le 5 décembre 1928. Leur première visite à Maurice a lieu en juin 1932, soit deux ans avant que le contre-amiral ne prenne sa retraite. Le comte et la comtesse reviennent dans l’île en 1938. L’année suivante, le comte est fait commandeur de la Légion d’honneur. Au début de la Seconde Guerre, il est mobilisé et désigné pour prendre à Brest le commandement d’un groupe de croiseurs auxiliaires. Toutefois, les circonstances sont telles que le comte ne pourra pas assumer ce commandement.

Après la guerre, le comte de Carné s’installe définitivement à Maurice. Il vivra deux ans dans la maison avant de décéder, laissant la comtesse Julie seule et sans enfants. La comtesse vivra alors 37 ans dans cette maison située sur un terrain de 17 perches trois-quarts. En 1982, elle fera un testament pour léguer cette propriété au diocèse de Port-Louis. A l’époque, les terres, la maison et ses petits bâtiments attenants sont évalués à Rs 2 millions.

Julie de Carné mourra en 1985 à 102 ans. C’est après quelques travaux exécutés par Pierre Laplanche que l’institut emménage peu à peu dans les murs. « Les couleurs ont été choisies par l’évêque », précise Serge Rivière.

Aline GROËME-HARMON


Un centre d’études

Si les cours ont déjà commencé il y a deux semaines, l’Institut Cardinal Jean Margéot sera officiellement inauguré dans les premiers jours de mai. Il a pour directeur Cyril Dalais et compte six départements : théologie et pastorale, pédagogie appliquée, psycho-sociologie, famille et éducation sexuelle, études sociales et dialogue interculturel et inter-religieux. « Nous attendons au moins 1200 étudiants », estime le professeur Serge Rivière. Celui-ci voit déjà, dans l’avenir, la décentralisation de l’institut avec la création de six « satellites »