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Madgascar : Le gouvernement se mobilise contre le retour de Ravalomanana

19 juin 2011, 00:00

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Madgascar : Le gouvernement se mobilise contre le retour de Ravalomanana

Les membres des institutions de la Transition prennent les devants dans le processus de sortie de crise, loin des recommandations de la SADC.( Le président de la HAT, lors de sa tournée dans le Sud-Est, en mars)

Les autorités entament des tournées dans toute l''''île pour préparer l''opinion sur leur intention de mener tout seuls la barque de la Transition.  « La crise n''a que trop duré. Il faut la terminer et il n''y a plus de temps à perdre (…) Il faut prendre en main notre développement », a déclaré le général Dolin Rasolosoa, président du Conseil supérieur de la transition (CST), hier à Fianarantsoa.

L''officier général en retraite donne le ton dans son allocution à l''occasion de l''ouverture de la célébration du 75e anniversaire de la ligne ferroviaire Fianarantsoa-côte Est (FCE), en présence de Benjamina Ramanantsoa, ministre des Transports. « Nous nous demandons si la communauté internationale accorde vraiment la priorité à la recherche d''une voie pour mettre fin à la crise », commente-t-il en martelant la nécessité d''organiser les élections.

Au même moment, Julien Reboza, ministre de l''Eau, n''a pas non plus mâché ses mots contre l''ancien président Marc Ravalomanana au cours d''un rassemblement politique à Manakara. « Nous n''avons pas besoin d''un retour de Ravalomanana (…) Nous consolidons notre solidarité pour aller aux élections », lance-t-il.

Plusieurs membres des institutions de la Transition ont été présents à la manifestation. VyVato Rakotovao et Éléonore Johasy, ministres respectifs de l''Agriculture et de la Jeunesse et des loisirs, ont fait le déplacement. Benja Urbain Andriantsizehena, vice-président du Congrès, et d''autres membres des deux chambres y ont été aussi remarqués. Tous les orateurs qui se sont succédé, ont défendu la feuille de route paraphée à Ivato et le gouvernement dit d''union nationale.

Préparatifs électoraux

Ainsi, les membres du gouvernement et ceux du Parlement profitent des manifestations officielles pour lancer des messages politiques. C''est le cas de VyVato Rakotovao avec l''atelier de relance du secteur café ou d''Éléonore Johasy qui promet le festival culturel « Tsinjaka bevata ».

Des membres du gouvernement poursuivront leurs tournées jusque dans les districts, officiellement pour s''informer de l''avancement des préparatifs des élections.

Les déplacements des pro-régime interviennent après la déclaration de Andry Rajoelina, mardi, et un conseil de ministres d''une heure, jeudi. Le président de la Transition a opposé une fin de non-recevoir aux résolutions du Sommet de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) les 11 et 12 juin réclamant l''amendement de la feuille de route paraphée, dont la restructuration des institutions et le retour sans conditions de l''ancien président Marc Ravalomanana. Des confidences font état d''une consigne présidentielle de relayer sa position sur le terrain.


Andry Rajoelina a déjà évoqué la nécessité d''une « reconnaissance nationale » et il y a assimilé le référendum constitutionnel du 17 novembre 2010. Mais les résolutions du Sommet de la SADC obligent le régime à revoir ses plans et à faire machine arrière, quitte à contourner une disposition constitutionnelle en « séchant » les séances de questions-réponses au Parlement.
Les rebondissements dans l''évolution de la situation politique constituent du pain bénit pour l''ancien Premier ministre Monja Roindefo, qui cloue au pilori le régime. « Tout le monde s''active en ce moment. Malheureusement, il existe une crise et on cherche à l''approfondir. Si cela continue, ce serait dangereux », prévient le président du parti Monima.
Iloniaina Alain

Le président de la HAT, lors de sa tournée dans le Sud-Est, en mars