Publicité

Madagascar : une campagne de litchi sans effervescence

7 décembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar : une campagne de litchi sans effervescence

La?campagne?de?litchi?de?cette?année?a?été?l''''une?des?plus?calmes?depuis?des?années? à cause?de?la?mauvaise?qualité?de?la?production.?La?réaction?du?marché?européen?pourrait?réserver?des?mauvaises?surprises, écrit notre confrère de l’Express de Madagascar ce mercredi 7 décembre.

La filière litchi serait-elle en déclin ? Les impacts apportés par le changement climatique se confirment et se durcissent d''année en année. La pluie arrive essentiellement en retard dans les principales zones de production, autour de l''ex-province de Toamasina.  Conséquences: la date de collecte recule tandis que la qualité des fruits se dégrade à vue d’œil, notamment en termes de calibre et de quantité. En face, pourtant, le marché européen devient de plus en plus exigeant. En 2010, le litchi de Madagascar a déjà reçu un avertissement concernant le traitement par soufrage, un procédé destiné à conserver les fruits durant le voyage de trois semaines par bateau à cave réfrigérée (bateaux conventionnels) jusqu''en Europe.

Difficile de remplir le contrat

Pour la première fois, Madagascar n''a pas atteint la quantité prévue pour être exportée. Sur les 17 500 tonnes annoncées, il n''y aura finalement que près de 14 000 tonnes qui arriveront sur le marché européen vers le 20 décembre. Et déjà, les exportateurs se sont carrément arraché les fruits livrés par les collecteurs pour pouvoir remplir leur contrat.

L''explication de la situation est simple: au moment de l''ouverture de la campagne, le 25 novembre à 18 heures, la quantité de litchis arrivée au stade de la maturité nécessaire n''était pas assez. Selon le témoignage des collecteurs, il était encore impossible de récolter toute la production de la zone nord, encore verte. Autrement dit, la principale zone de production de litchi était hors course au moment de l''ouverture de la campagne. Seule la production de la zone sud approvisionnait les stations de soufrage qui préparaient les marchandises à exporter. «Il fallait deux jours pour collecter deux tonnes de litchis chez les paysans. Durant les précédentes campagnes, une demi-journée suffisait », avoue Maminiaina Rakotonindriana, un collecteur de litchis, encore présent à Toamasina.

Contrainte temps à respecter

Le débat, aujourd''hui, est ouvert quant au choix de la date d''ouverture de la campagne qui a été fixée par le Groupement des exportateurs de litchi (GEL). Si le début de la campagne a été décalé d''une semaine vers la fin du mois de novembre, voire au début du décembre, cela aurait-il pu changer les choses. Les idées divergent sur ce point. Un exportateur, membre du GEL, soutient, par exemple, qu''une semaine n''aurait pas changé beaucoup de choses, d''autant que la pluie n''est pas beaucoup tombée durant cette période.

«Et puis, les fruits doivent arriver en Europe avant noël car c''est un produit associé aux festivités de cette période. Il y a donc une contrainte temps à respecter », soutient-il. D''autres opérateurs, de leur côté, critiquent la décision du GEL. Le Centre technique et horticole de Toamasina (CTHT) avait situé la date d''ouverture de la campagne entre le 26 et le 30 novembre. Une suggestion basée sur un suivi technique en permanence de l''évolution des fruits depuis le mois de septembre. Le 25 novembre était jugé donc trop tôt par rapport à la réalité sur le terrain, concernant la maturité des fruits. «En 2006, la campagne n''a été ouverte que le 4 décembre et le litchi était quand même arrivé à temps en Europe. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas arrivé à temps, cette année », soutien l''opérateur.

Photo : Seuls les litchis qui respectent le calibrage exigé par le marché européen sont acceptés par les collecteurs.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion.