Publicité

Madagascar : Un ministre demande aux familles d''évacuer la caserne

19 novembre 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le ministre malgache des Forces armées, Lucien Rakotoarimasy, a demandé ce vendredi aux familles et aux habitants vivant à proximité de la caserne où sont retranchés des officiers mutins de quitter la zone située dans les faubourgs de la capitale.

Les mutins, au nombre d''''une vingtaine, ont annoncé mercredi avoir dissous toutes les institutions gouvernementales et mis en place un conseil militaire pour diriger le pays. Mais jeudi après-midi aucune mesure n''avait été prise et ils ne s''étaient emparés ni du palais présidentiel ni de l''aéroport comme ils l''avaient promis.

Rakotoarimasy a indiqué vendredi à Reuters que les négociations avec les rebelles se poursuivaient et a dit souhaiter éviter toute confrontation avec l''armée.

Les putschistes n''ont pris "aucun" bâtiment officiel et "nous sommes en train de contrôler la situation", avait  déclaré pour sa part  le Premier ministre malgache, Camille Vital. Il  devait confirmer que des négociations ont lieu entre le régime et les putschistes.

Selon un correspondant de FRANCE 24 à Antananarivo : "il n’y a pas de signes d’une forte présence militaire dans les rues de la capitale…  Les gens sont assez perplexes. Tout semble normal aujourd’hui (jeudi)".

Le pays est plongé dans une grave crise politique depuis décembre 2008, au moment où Andry Rajoelina, alors maire de la capitale Antananarivo, avait mené une fronde contre le très impopulaire président Marc Ravalomanana. Sous la pression militaire et populaire, ce dernier avait fini par remettre le pouvoir à un directoire militaire, en mars 2009, qui l''avait ensuite confié à Andry Rajoelina.

La tentative de coup d''État de mercredi est intervenue à un moment  où un scrutin-clé est organisé pour le régime en place. En effet, près de huit millions de Malgaches étaient appelés aux urnes mercredi pour se prononcer sur un projet de Constitution, taillé sur mesure pour l’homme fort de Madagascar. Ce nouveau texte, s''il était avalisé, permettrait notamment à Andry Rajoelina, âgé de 36 ans, de briguer la présidence malgache, jusqu’à présent interdite aux personnes âgées de moins de 40 ans.

Cette consultation populaire est présentée par le camp du dirigeant malgache comme la première étape d’une sortie de crise, qui paralyse la Grande Île depuis près de deux ans. Des élections législatives et présidentielles devraient être organisées en 2011.  Pour nombre d’observateurs cependant, ce scrutin n’est qu’une manière d’asseoir le pouvoir du président par intérim. "Ce référendum ressemble à une marche forcée organisée par Rajoelina pour s’imposer et se forger une légitimité".
Le scrutin est boycotté par les principales forces de l’opposition regroupées autour de trois anciens présidents malgaches.

 

(Sources : Reuters/ France24)