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Madagascar : surenchère autour de Gaborone

24 mai 2011, 00:00

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Madagascar : surenchère autour de Gaborone

La déclaration diplomatique de la SADC est différemment interprétée. Les deux camps confortent leurs positions respectives.

Le tour de chauffe débute. Les différents camps politiques interprètent à leur convenance les résolutions du Sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) convoquant une réunion entre  les parties prenantes dans le processus de réconciliation( PHOTO).

 « Ce sont les représentants de ceux qui avaient paraphé la feuille de route qui se rendront à Gaborone. Je n’ai pas paraphé ce document. Mais je pourrais m’y rendre si on m’invite en tant que chef de la transition », a déclaré Andry Rajoelina, président de la transition, samedi.

L’homme fort de la transition s’empresse de rassurer son camp et l’opinion publique après les résolutions du Sommet de la SADC à Windhoek vendredi. Il rappelle l’adoption par le bloc économique régional de la feuille de route (paraphée par plusieurs partis politiques malgaches)  et interprète la « dernière rencontre » comme une possibilité offerte aux mouvances des trois anciens Présidents de signer ce document. « Il n’y aura plus d’amendements []à la feuille de route] », réitère-t-il.

Harry Laurent Rahajason, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, se montre plus explicite concernant la position du régime sur la réunion de Gaborone. « Le président Andry Rajoelina pourrait se rendre à Gaborone s’il s’agit d’une cérémonie de signature. Mais s’il s’agit d’un projet de table ronde ou d’une quelconque négociation, je ne le crois pas », avance le directeur de communication à la Présidence.

Le Sommet du bloc économique régional affirme avoir « examiné le rapport du médiateur de la SADC sur Madagascar, l’ancien président mozambicain Joachim  Chissano... Notant l''''évolution de la feuille de route pour le retour de ce pays à la normalité constitutionnelle », à l’issue du Sommet de Windhoek. Il a « réaffirmé la nécessité d''un processus ouvert à tous en vue de trouver une solution durable ». Le Sommet décide de « convoquer une réunion avec toutes les parties prenantes malgaches », dans la capitale botswanaise. Aucune date officielle n’est encore publiée pour le rendez-vous. Mais celui-ci pourrait se tenir le 5, le 6 ou le 8 juin.

À l’image de la déclaration du Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de la mouvance Ravalomanana, le son de cloche est différent du côté des mouvances des trois anciens Présidents. « On n’a pas accepté la feuille de route paraphée le 9 mars car elle est unilatérale et n’inclut pas tous les Malgaches », observe-t-il. « Il n’y a pas de vainqueur ni de vaincu mais il faut considérer Madagascar. Il n’y a que les négociations et la signature de ce qu’on a convenu qui constituent la solution pérenne pour la sortie de crise », conclut-il.

Pour l’instant, des questions qui détermineront l’état d’esprit des camps politiques à l’entame de la réunion de Gaborone restent en suspens. C’est le cas des participants et l’ordre du jour du rendez-vous. Il en est de même de la position de la SADC en cas de nouvel échec de la rencontre.

Dans une certaine mesure, la situation actuelle présente des similitudes avec l’épisode du Sommet de Pretoria en Avril 2010. À l’époque, Andry Rajoelina avait insisté sur un déplacement en Afrique du Sud, seulement pour signer la feuille de route. Mais les mouvances des trois anciens Présidents avaient milité pour une remise à plat de certaines questions. Finalement, le rendez-vous s’est terminé sans qu’il y ait eu de décisions communes adoptées.


(Source : L’Express de Madagascar)