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Madagascar-sortie de crise : Rajoelina prend les devants

11 mars 2011, 00:00

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Madagascar-sortie de crise : Rajoelina prend les devants

Andry Rajoelina,  président de la transition, a annoncé jeudi la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Camille Vital. Il a ensuite  lancé un appel aux consultations pour la formation de la nouvelle équipe gouvernementale.

« Le Premier ministre et le gouvernement qu’il dirige m’ont remis leur démission (…) J’ai validé la démission du gouvernement », a annoncé Andry Rajoelina au cours d’une déclaration à la presse, en fin d’après-midi jeudi à Ambohitsorohitra. L’officialisation de l’événement a eu lieu quelques instants après un conseil des ministres éclair, vers 16 heures. Le président de la transition lance, en même temps, d’une manière officielle l’appel à candidature pour le poste de Premier ministre. « J’appelle tous les acteurs politiques à proposer des noms de personnalités qu’ils considèrent comme étant capables d’assumer les fonctions de Premier ministre pour diriger le gouvernement à avancer vers les élections », soutient-il.

« Je pense que les partis sont prêts. Il en est de même pour les candidats », poursuit-il. Cette annonce intervient un jour après paraphe de la feuille de route élaborée par l’émissaire de la SADC, le Dr. Simao, en vue de mettre fin à la crise politique malgache.

« Je pense que, dès que les conditions sont remplies, on connaîtra le nom du Premier ministre au plus tard au début de la semaine prochaine. Il pourra ensuite former le gouvernement (…) Nous sommes pressés », explique-t-il. Mais le 2 mars, Andry Rajoelina avait déjà demandé aux dirigeants des partis qui se sont réunis avec lui à Ivato, de lui fournir les noms des premiers ministrables et des ministrables.

Clé de répartition

Andry Rajoelina ne s’est pas étalé sur le profil du futur Premier ministre. Il se contente de rappeler les dispositions de la feuille de route, à savoir un chef du gouvernement de consensus, « qui ne peut être originaire ni de la même province ni de la plateforme politique qui soutient le président de la Transition ».

L’homme fort de la transition ne s’est pas non plus prononcé sur la clé de répartition du gouvernement. « Mais ce principe, né des accords de Maputo et d’Addis-Abeba, n’est plus de mise », précise Pierre Houlder Ramaholimasy, membre du Conseil supérieur de la transition et conseiller spécial de Andry Rajoelina. « La feuille de route donne toute latitude au président de la transition pour la désignation des ministres, en tenant compte d’une balise érigée dans la feuille de route, à savoir le respect de provenance politique, de représentation de genre et d’équilibre régional, à partir des listes fournies par les partis », ajoute-t-il.

Andry Rajoelina donne l’impression de récolter les fruits de son offensive politique de ces derniers jours. À la tête d’une réunion d’Ivato du 2 mars, il avait lancé un ultimatum pour la signature de la feuille de route avant le mardi 8 mars, avant d’obtenir la cérémonie de paraphes du document censé régir une transition reconnue par la communauté internationale, 24 heures après l’expiration du délai fixé.

Jeudi, il annonce lui-même la démission du gouvernement, quelques heures après le feu vert donné par Leonardo Simao, représentant de l’équipe de médiation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), pour lancer les consultations pour la formation du gouvernement. A noter que les trois mouvances (formations politiques proches des trois anciens présidents de la république n’ont pas paraphé la feuille de route).

(Source : L’Express de Madagascar, 11 mars 2011.)