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Madagascar-sortie de crise : l’UE tire la sonnette d’alarme

10 mai 2011, 00:00

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Madagascar-sortie de crise : l’UE tire la sonnette d’alarme

L’Union européenne ne semble pas très emballée par le processus de sortie de crise en cours. L’annonce intervient à quelques jours du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), censé trancher sur le sort de la transition.

« Il faut avoir un dialogue entre toutes les parties concernées », a déclaré Leonidas Tezapsidis, ambassadeur désigné, chef de la délégation de l’Union européenne, en marge de la célébration de la Journée de l’Europe, lundi. Mais le diplomate a laissé entendre que cela n’a pas eu lieu. Il met l’accent sur la nécessité du « temps qu’il faudra » pour trouver une solution à la crise. « Il ne faut pas essayer de raccourcir », a-t-il prévenu.

Le diplomate touche justement un mot sur les consultations populaires (élections législatives et présidenteielles). Il laisse aux « Nations unies et aux entités compétentes de voir et faire le nécessaire (…) s’il faut sept, onze ou douze mois » pour les préparatifs, tout en insistant sur les conditions requises y afférentes. « Il ne faudra pas trop tarder ni faire les choses dans la précipitation », avise-t-il.

Leonidas Tezapsidis affirme « attendre avec impatience la décision de la SADC », faisant allusion au sommet annoncé pour le 20 mai, à moins d’un report. « Il faudra voir l’appréciation de l’institution de proximité », souligne-t-il avant de rappeler le processus conduisant ensuite à une réunion de l’Union africaine, puis celle de l’Union européenne et du Groupe international de contact (GIC).

Jusqu’ici, l’Union européenne, l’un des premiers partenaires techniques et financiers de la Grande île, se montre discrète sur le processus de sortie de crise. Cette fois-ci, elle se fait entendre à quelques jours du sommet des chefs d’État et de gouvernement du bloc économique régional, mandatant une équipe de médiation pour élaborer une feuille de route qui devrait être consensuelle et inclusive.

La déclaration de Leonidas Tezapsidis risque de mettre en porte-à-faux le régime de transition. Ses dirigeants affirment être « sur la bonne voie » selon Andry Rajoelina, président de la transition. Ils lancent une offensive pour faire passer auprès des pays membres de la SADC  la feuille de route  telle qu’elle a été paraphée le 9 mars dernier par de nombreuses formations politiques malgaches, mais pas par l’Opposition. Surenchère ou réalité, les dirigeants de la Transition  passent à la vitesse supérieure dans l’organisation des élections qu’ils annoncent pour cette année ( probablement en septembre), en adoptant, entre autres, des textes relatifs aux présidentielles et aux législatives.

La France donne, elle,  une autre perception de la feuille de route que le représentant de l’UE à Madagascar. Elle réaffirme son plein soutien au travail de la SADC qui a déjà abouti au paraphe d''''une feuille de route équilibrée et constructive pour une sortie de crise la plus consensuelle possible , a fait part Bernard Valéro, porte-parole du Quai d’Orsay au cours d’un point de presse, posté sur le site du département ministériel, lundi  à Paris.

Bernard Valéro a indiqué que « la SADC devra se prononcer sur cette perspective encourageante de sortie de crise, via l''organisation d''élections crédibles, dans les meilleurs délais possibles, soutenues par la communauté internationale ».

Photo : Des représentants de la société civile encadrant l’ambassadeur européen, lundi.

(Source : L’Express de Madagascar, 10 mai 2011.)