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Madagascar - Sortie de crise : goût d’inachevé à Gaborone

8 juin 2011, 00:00

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Madagascar - Sortie de crise : goût d’inachevé à Gaborone

Les deux jours de réunion sur la crise malgache au Botswana ont accouché d''''une souris. Le sort de la Transition reste pendu à un énième Sommet de la SADC le samedi 11 juin en Afrique du sud.

La Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) s''est refusée à toute prise de décision, du moins jusqu''à mardi soir. Hifikipunye Pohamba et Rupiah Banda, le président namibien et son homologue zambien ( PHOTO) qui ont dirigé la réunion de Gaborone, font patienter les acteurs politiques malgaches jusqu''au nouveau Sommet du bloc économique régional, qui aura lieu le 11 juin en Afrique du Sud.

« Des consultations ont été engagées avec chacun des acteurs politiques malgaches à propos (...) des décisions prises par le Sommet à sa réunion extraordinaire tenue à Windhoek (Namibie) le 20 mai 2011 []et de ] la feuille de route pour une sortie de la crise politique à Madagascar », a résumé Hifikipunye Pohamba lors de la cérémonie de clôture. Il a ensuite indiqué qu''il allait « soumettre un rapport officiel, se rapportant à ces consultations individuelles, au Sommet extraordinaire de la SADC qui devra se tenir ce samedi 11 juin à Sandton (Afrique du Sud) ».

À entendre le président de la SADC, aucune résolution n''a été prise à l''issue de la réunion de deux jours ( 6-7 juin)  avec les onze groupes politiques malgaches. La séance plénière, prévue mardi, n''a pas eu lieu. Les présidents zambien et namibien ont préféré poursuivre les consultations séparées avec les dirigeants de chaque entité politique pour demander leur position concernant les décisions prises par le bloc économique régional, le 20 mai, à propos de la crise et de la feuille de route. Ils ont ensuite procédé à de nouvelles consultations pour présenter aux uns la position des autres sans confrontation directe des protagonistes.

Le président de la SADC et le président de la Troïka, l''organe chargé de la coopération en matière de politique, de sécurité et de défense du bloc économique régional, ont refusé de s''exprimer sur les points d''accord ou de désaccord, et encore moins sur l''évolution ou non de la position des protagonistes. Ils les ont renvoyés au nouveau Sommet de la SADC de samedi.

L''issue du rendez-vous de Gaborone encourage à l''interprétation de la réunion, comme c''était le cas après le Sommet de la Troïka du 31 mars et celui des chefs d''État et de gouvernement du 20 mai.

Signature à Tana
Les dirigeants de la Transition semblent satisfaits de l''issue de la réunion et donnent leur lecture de la situation. Andry Rajoelina, président de la Transition, a choisi de revenir sur certains points du document qui renferme la décision du dernier Sommet de la SADC « entérinant » la feuille de route. « Cette dernière doit être appliquée », a-t-il martelé.

Un des membres de la délégation des mouvances des trois anciens présidents ( opposition) n''a pourtant pas caché son sentiment d''être dans le flou après la réunion. « Il n''y a même pas eu de décision à l''issue du rendez-vous », s''est-il étonné. « Maintenant, nous ignorons ce qui va se passer », a-t-il poursuivi, témoignant de la volonté de la SADC de garder la main sur le dossier.

D''une réunion à l''autre, le bloc économique régional prend son temps avant de décider de manière définitive sur le processus de sortie de la crise malgache. Mais au rythme où allait le rendez-vous botswanais, il n''est pas exclu qu''elle imposera sa décision aux acteurs politiques malgaches. Un nouveau report, quelle qu''en soit la forme, dans la prise de décision pourrait être interprété comme une difficulté à trouver la bonne formule dans la gestion du dossier malgache.

 

Photo :  Hifikipunye Pohamba, le président namibien et son homologue zambien Rupiah Banda.


L’Express de Madagascar, 08 juin 2011.