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Madagascar : Rajoelina ouvert aux discussions avec la mouvance Ravalomanana

22 mai 2012, 00:00

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Le président de la transition annonce la possibilité d’un accord politique avec la mouvance Ravalomanana sur le sort de son chef de file. Une voie qui paraît nécessaire avant les consultations populaires.

Andry Rajoelina, président de la transition, évoque sa disposition pour un règlement des aspects politiques de la crise avant la tenue des élections. « Nous sommes prêts à discuter pour rétablir la paix afin que le pays puisse vivre dans la sérénité et que le peuple malgache puisse s’éloigner des troubles », a indiqué le président de la transition après sa rencontre avec Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, vendredi, à New-York, dans une interview accordée à la Radio des Nations unies.

Andry Rajoelina fait référence au cas de l’ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud. « Maintenant, tout ce qui est question juridique est clos. Ceci dit, nous sommes ouverts, dans le cadre de ce qu’on appelle en malgache le « Fihavanana », pour rétablir la paix à Madagascar », affirme-t-il.

Excluant la voie judiciaire pour régler le cas de l’ancien Président, Andry Rajoelina ouvre la porte à un règlement politique du dossier. Ce dernier fait allusion à la loi d’amnistie et aux affaires juridiques impliquant l’ancien Président, alors que la commission spéciale pour juger et prononcer l’identité des bénéficiaires de l’amnistie n’est pas encore en place et les voies de recours judiciaires sur les dossiers impliquant le principal concerné ne sont pas encore épuisées.

Andry Rajoelina ne précise pas si ce volet politique de la sortie de crise a été évoqué par Ban Ki-Moon au cours de la séance de travail sur les élections. Mais sa déclaration reprend, en substance, l’idée avancée par Joao Honwana, directeur de la division Afrique I (Afrique australe et orientale) au département des Affaires politiques des Nations unies lors de sa visite dans la Grande île à la fin du mois d’avril. Ce dernier avait indiqué que le volet politique constituait « une condition nécessaire pour s''''assurer de la crédibilité des élections » et qu’« il reste encore pas mal de défis » à relever sans entrer dans les détails.

Gentlemen agreement
Jusqu’ici, le régime met en avant des avancées dans la mise en œuvre de la Feuille de route et la nécessité de concentrer les efforts dans l’organisation des élections. Cette fois-ci, il ouvre la porte aux discussions sans préciser la forme que celles-ci vont prendre.

À entendre d’autres déclarations de certains dirigeants politiques, les discussions en cours donnent déjà corps à l’annonce présidentielle. Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès, reprend son discours lors du rassemblement politique au Magro à Behoririka, samedi. Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana fait part des pourparlers avec le régime, évoquant la réunion entre la délégation de sa mouvance et celle du TGV à Mahazoarivo. « Des discussions avec le TGV puis avec le Bureau de liaison de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sont en cours. La solution est proche », avance-t-il, pour évoquer le cas du retour de son chef de file.

Jean de Dieu Maharante, vice-président du Conseil supérieur de la transition (CST) suggère un rapprochement « entre les deux principaux protagonistes » avant l’élargissement de celui-ci à tous les signataires de la Feuille de route.Le membre du parti Tanora malaGasy Vonona (TGV) propose un « gentlemen agreement entre les principaux protagonistes », axé sur les critères de la Feuille de route. « Il ne devrait plus y avoir de débordement comme auparavant. Il ne devrait pas y avoir d’obstruction à l’application de la Feuille de route, d’actes déstabilisateurs mais plutôt d’attitude constructive », suggère-t-il.

Annonce présidentielle en vue
Andry Rajoelina, président de la transition, s’exprimera davantage sur son déplacement à New-York, aux Nations unies. Selon un communiqué de la Présidence, il fera une déclaration, suivie d’une conférence de presse ce mardi 22 mai, au palais d’Ambohitsirohitra.

L’homme fort de la transition aura l’occasion de donner des précisions sur les tenants et aboutissants de sa rencontre avec Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies. Son intervention devrait permettre d’avoir des indices avant l’expiration du délai fixé par la loi à la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Cénit) pour la publication du calendrier électoral.

 

Photo : Rajoelina s’entretenant avec une journaliste de la radio des Nations unies, vendredi dernier.


Iloniaina Alain/L’Express de Madagascar.