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Madagascar : Quitte ou double à Maputo

5 août 2009, 00:00

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Madagascar : Quitte ou double à Maputo

Les quatre mouvances du monde politique malgache tenteront de trouver un consensus, à partir de ce mercredi 3 août,  à Maputo. Tout Madagascar sera à l’écoute de la capitale mozambicaine jusqu’au 8 août.

Ambiance bon enfant dans l’avion qui amenait une grande partie des délégations malgaches à Maputo. En attendant une transition consensuelle et inclusive, c’est « le vol vers Maputo qui est consensuel et inclusif », ont plaisanté les passagers, composés, entre autres, de la délégation d’Albert Zafy, dirigée par l’ancien chef d’État lui-même, des représentants de la mouvance Ratsiraka, et des membres de la mouvance Ravalomanana.

La délégation « présidentielle », conduite par Andry Rajoelina, a déjà décollé quelques heures plus tôt, mais quelques-uns des partisans de ce dernier se trouvaient dans le vol « commun » du début de soirée.

Pour les quatre délégations, Maputo constitue une étape essentielle en vue de sortir la Grande île de la crise politique dans laquelle elle s’est enlisée depuis janvier. « Nous irons partout où une solution pour ramener la sérénité et la paix à Madagascar peut être trouvée », a déclaré le président de la Haute autorité de la transition (HAT), Andry Rajoelina, au cours d’un point de presse avant son départ.

Il reconnaît pourtant que « la décision de discuter n’a pas été facile ». Quelques jours plus tôt, il a encore refusé, presque catégoriquement, toute négociation. Mais « par patriotisme et pour l’intérêt général », il confie avoir fini par céder. « Cela fait mal, mais c’est nécessaire », a-t-il précisé.

Les autres mouvances, elles, se félicitent que la rencontre entre les quatre chefs puisse enfin avoir lieu. Elles espèrent même qu’une charte de la transition puisse être signée à Maputo. « Parce que le peuple souffre », a déclaré le professeur Albert Zafy avant son départ.

Pourtant, la signature d’une convention reste pour l’instant encore incertaine. Les positions des uns et des autres sur l’amnistie et la répartition des sièges au sein des institutions, semblent encore difficiles à concilier.

La question de l’amnistie semble n’être qu’une « broutille » pour Albert Zafy, mais constitue un enjeu capital pour les mouvances Rajoelina et Ratsiraka. La première continue de vouloir faire adopter une loi d’amnistie par le futur congrès de la Transition. Les autres mouvances, en particulier celle de Didier Ratsiraka, réclament une amnistie générale dès la signature de la charte.

Dans tous les cas, pour la médiation internationale, le plus important ne semble pas encore la signature d’une convention, mais plutôt la rencontre entre les quatre « chefs ». Tomaz Salamao, secrétaire général de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a confié à l’Agence France presse (AFP), espérer que « lorsqu’ils (les chefs de mouvance) partiront d’ici, ils sauront ce qu’ils auront à faire, ce dont ils doivent discuter et à quel moment ils devront arriver à cet accord pour résoudre les problèmes (…) ».

Selon le programme établi par la médiation internationale, la réunion proprement dite ne devrait commencer que mercredi. En attendant, un dîner devait réunir les quatre chefs de mouvance ainsi que les quatre médiateurs internationaux, dirigés par Joaquim Chissano, ancien président mozambicain.

Comme prévu, les principaux protagonistes ne sont pas logés dans un même hôtel. Andry Rajoelina, premier arrivé dans la capitale mozambicaine, est hébergé à l’hôtel Southern Sun. Marc Ravalomanana, qui devait arriver de Johannesburg par la route, est accueilli à l’hôtel Aemeida. Didier Ratsiraka et Albert Zafy logent dans un même hôtel.

Les réunions se dérouleront au centre de conférences Joaquim Chissano. Aucune date n’est prévue pour la clôture. Celle-ci reste à la discrétion de Chissano, même si le secrétaire général de la SADC, Tomaz Salamao a prévu un « sommet » de quatre jours, soit jusqu’à samedi.

Iloniaina Alain et Lova Rabary-Rakotondravony
(Source : L’express de Madagascar)

Lexpress de Madagascar