Publicité

Madagascar-médiation de la SADC : le retour de Ravalomanana relancé

14 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La mission technique de la Troïka de la SADC remet sur le tapis la question du retour des exilés. Les discussions risquent d’être âpres avant de « finaliser » la Feuille de route.

La poire coupée en deux. La mission technique de la Troïka, l’organe chargé de la coopération en matière de politique de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), met sur la table des discussions une Feuille de route qui, a priori, ne satisfait pas les acteurs politiques malgaches.

« La Haute autorité de la transition (HAT) devra permettre à tous les citoyens malgaches en exil pour des raisons politiques de rentrer à Madagascar sans conditions, y compris Monsieur Marc Ravalomanana», stipule l’article 20 de la Feuille de route distribuée aux représentants de onze entités politiques, mardi, à Ivato. « La HAT devra développer et promulguer d’urgence les instruments juridiques nécessaires, comprise une loi d’amnistie, afin d’assurer la liberté politique pour tous», poursuit le texte.

La mission technique de la Troïka a présenté aux délégués de onze entités politiques le document de travail, lors d’une réunion préliminaire avant la venue de l’équipe ministérielle, prévue du 14 au 16 septembre. Le cas du retour des exilés constitue le seul changement par rapport à la Feuille de route paraphée par les huit groupes politiques, le 9 mars.

Les huit groupes politiques, pro-régime, ne sont pas contents par la teneur du document et le sentiment de leurs délégués se lisait sur leur visage. Sans surprise, Benjamina Ramanantsoa, ministre des Transports, devenu porte-parole du groupe, insiste sur la signature de la Feuille de route avec un seul amendement, à savoir le retour conditionné de l’ancien Président, Marc Ravalomanana, le 16 septembre.

Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du Tanora malagasy vonona, exhorte ses compagnons de route à défendre cette position, becs et ongles. « Nous allons batailler ferme pour dire « non » à cette proposition []du retour sans condition de l’ancien Président]», lance-t-elle aux autres membres de l’Union des démocrates et des républicains pour le changement, plate-forme de soutien à Andry Rajoelina, président de la HAT, assis à ses côtés.

Esprit de Sandton
Les autres groupes politiques ne sont pas, non plus, satisfaits de la Feuille de route proposée. « Tout l’esprit des résolutions du Sommet des dirigeants des pays membres de la SADC à Sandton, les 11 et 12 juin, n’est pas traduit dans ce document », soutient Monja Roindefo, ancien Premier ministre et président du parti Madagasikara otronin’ny Malagasy.

Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana ( opposition), apporte une précision sur cet « esprit» de Sandton. « Il est convenu la restructuration des institutions de la Transition. Ce qui n’est pas prévue par la Feuille de route présentée, à l’exception du gouvernement », déplore-t-il. « Or, l’entrée d’autres forces politiques dans la Transition par le biais de la signature de la Feuille de route équivaut à une nouvelle donne sur l’échiquier politique, qui devrait se traduire dans les rapports des forces dans les institutions », poursuit-il.

La tâche s’annonce difficile pour trouver un consensus sur la Feuille de route à signer entre les protagonistes. D’autres paramètres ne contribuent pas à créer un contexte favorable pour cela. Outre les divergences sur le fond du sujet abordé, la chamaillerie entre les différentes factions des groupes politiques sur la question de représentation des entités au cours des discussions plombe le rendez-vous déjà électrique.

La disposition sur les conditions de retour des exilés met à l’épreuve la crédibilité de Tomaz Salomao et, dans une moindre mesure, l’équipe de médiation. Le secrétaire exécutif de la SADC avait « interprété » les résolutions du Sommet de Sandton évoquant un retour conditionné de Marc Ravalomanana, plongeant le pays dans la confusion. Une interprétation à laquelle le régime de transition fonde sa position sur la Feuille de route, même si le communiqué officiel du Sommet avait spécifié un retour « sans condition » des exilés politiques.

Source : Iloniaina Alain, l’Express de Madagascar, 14 septembre 2011

lExpress de Madagascar