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Madagascar : libération de journalistes et suspension d’une radio d’opposition

13 septembre 2010, 00:00

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Madagascar : libération de journalistes et suspension d’une radio d’opposition

Six  journalistes, deux techniciens et deux gardiens de Radio Fahazavana, détenus  depuis le 27 mai 2010, à la prison centrale d''''Antanimora, ont été libérés le 8 septembre dernier.

 Le même jour, le gouvernement malgache prenait une toute autre décision, celle de suspendre jusqu''à nouvel ordre les émissions de la radio Mahafaly.

Les journalistes et leurs collègues  de Radio Fahazavana seront poursuivis en justice. Dans un communiqué,  l’association française Reporters sans frontières réclame un procès équitable, à l''abri de possibles pressions politiques.

La rédactrice en chef de Radio Fahazavana, Josiane Ranaivo, cinq journalistes, ainsi que quatre autres employés sont accusés d’avoir incité la population à la révolte et à la rébellion lors d''une mutinerie des gendarmes du camp Fort-Duchesne, le  20 mai dernier. Ils avaient été arrêtés le soir même par des militaires.

Le même jour, soit le 08 septembre, la radio Mahafaly, émettant à Antsirabe (centre du pays), a été frappée d’une mesure de suspension d''émission "jusqu’à nouvel ordre". Aucun matériel n''a été saisi et l''accès à la radio n''a pas été interdit.

Les journalistes peuvent continuer de travailler, mais l''accès à l''antenne leur est refusé. Les responsables de la radio ne comprennent pas les raisons qui ont poussé le gouvernement à ordonner cette suspension :  "Nous sommes en règle vis-à-vis de l’Etat. Après une période d’essai depuis 2009, nous avons obtenu une licence en bonne et due forme en mai 2010", a déclaré le responsable de la radio, Mamy Andrianjafisolo, à Reporters sans frontières.

Cette  suspension est le fruit de manœuvres politiques, dit-il, en ajoutant que cette radio appartient à la commune urbaine d''Antsirabe, dont la maire, Olga Ramalason, est proche de l''ancien président Marc Ravalomanana.

Les hostilités contre la presse ne se limitent pas seulement aux médias favorables à l’opposition. Ainsi, le 27 août dernier, la radio Soatalily émettant à Tuléar (sud du pays), antenne locale de la Radio nationale malgache (RNM), a été saccagée par des militants anti-transition contestant l''absence de représentation des leaders de l''opposition dans les médias publics.

Certains bureaux ont été dévalisés et du matériel d''enregistrement a été détruit. Le 7 septembre, la radio Varatraza, antenne de la RNM à Antsiranana (nord de Madagascar) a failli connaître le même sort. Des inconnus ont tenté sans succès d''incendier l’émetteur de la station. Seule la tête de l''émetteur a été brûlée.