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Madagascar : Les recettes touristiques en baisse

21 août 2011, 00:00

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Madagascar : Les recettes touristiques en baisse

Madagascar enregistre plus d’arrivées touristiques pour moins de chiffre d’affaires en devises par rapport aux meilleures années d’avant crise.

Une situation paradoxale. Les autorités enregistrent l''''augmentation des touristes internationaux dans la Grande île, alors que les recettes générées par le secteur connaissent une diminution par rapport aux années précédentes. « Du 1er janvier au 31 juillet 2011, près de 30 millions de dollars (soit 300 milliards d’ariary) de devises, ont été générés par cette envolée du tourisme international dans le pays », a affirmé le communiqué de la Présidence de la transition à l’issue de la réunion du  conseil des ministres jeudi.

Mais cette embellie n''est que relative. Les recettes ne suivent pas la courbe ascendante des arrivées des touristes. Les 30 millions de dollars récoltés constituent un apport en devises de 100 000 touristes pour les six premiers mois de l''année. Or, par rapport à 2008, considérée comme l''une des plus belles saisons touristiques d''avant crise, 255 000 touristes ont rapporté 430 millions de dollars, soit dix fois plus d''apport en devises pour un nombre à peu près doublé de touristes enregistrés.

En effet, le gouvernement se targue de l''augmentation en nombre de touristes entrants. « Celui-ci est de 100 692 entre janvier et juin 2011, contre 86 803 à la même époque en 2010 », selon les chiffres de l''Institut national de la statistique (Instat). Or, la Grande île n''a enregistré que 78 000 entrées durant toute la saison 2009. « Selon l’estimation de l’organisme mondial du tourisme, l’année 2011, au même titre que 2007, reste la meilleure en matière de tourisme international pour Madagascar », rapporte le gouvernement.

Le gouvernement annonce également un taux de remplissage des hôtels à Madagascar de l’ordre de 92 %. « Ce qui révèle que les touristes internationaux affluent actuellement dans le pays, tout comme le nombre des vacanciers nationaux qui atteint également un niveau élevé », soutient le communiqué de la Présidence.

Rina Andriamandavy VII confirme ce paradoxe et tente d''apporter une explication à la situation. « L''interdiction d''exportation de bois de rose et de bois précieux a un impact sur le secteur. Les touristes n''ont pas le droit d''emporter des articles produits à partir de ces matériaux », soutient le membre du gouvernement. « Or, la vente des articles de souvenir pourrait rapporter 1 000 à 2 000 dollars par touriste », avance-t-il.

Le ministre du Tourisme et de l''artisanat affirme avoir trouvé la parade. « Cette interdiction sera prochainement levée. Le principe est acquis au sein du gouvernement. Il ne reste plus que la finalisation du texte y afférent », promet-il.
Il réfute pourtant la crise politique comme étant la source du problème. « Les conditions sont réunies pour décider les touristes à venir à Madagascar, et elles n''ont aucun lien avec la politique », selon Rina Andriamandavy VII. Il se montre également confiant malgré l''avis émis par le Quai d''Orsay envers les ressortissants français de faire attention en matière de sécurité.

Le membre du gouvernement réfute tout impact de la crise, et encore moins l''aspect sécuritaire comme « la persistance de tensions politiques pouvant très ponctuellement générer des rassemblements à risque dans la capitale », comme un éventuel problème pour le secteur. « Au contraire, cela va nous aider pour renforcer la sécurité », soutient-il.