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Madagascar : Les Etats-Unis pour une élection open

4 juillet 2013, 14:06

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Madagascar : Les Etats-Unis pour une élection open
La position des États-Unis par rapport aux élections détonne de celle du reste de la communauté internationale. Un souffle pour les trois candidats décriés. 
 
Le discours d'Eric Wong, chargé d'affaires de l'ambassade des États-Unis à Madagascar, lors de la commémoration officielle de la 237ème année de l'indépendance de ce pays, sème une certaine confusion quant à la position de la Première puissance mondiale sur la crise malgache. 
 
« Les crises à répétition à Madagascar sont souvent nées des élections contestées, quand des parties prenantes principales se sentent exclues du processus », a déclaré Eric Wong devant un parterre d'invités composé d'une poignée de politiciens, de représentants des institutions de la Transi¬tion, de diplomates, de membres de la société civile et d'opérateurs économiques, à Andranomena hier, mercredi 3 juillet. « Les États-Unis soutiennent un processus électoral qui accepte tout candidat remplissant de manière légitime et juste les conditions légales pour la candidature, telles que prévues par les lois en vigueur à Madagascar, et conformément à l'esprit et la lettre de la Feuille de route de la SADC (ndlr Communauté de développement des États d'Afrique  australe) », a-t-il entre autres indiqué. 
 
De prime abord, les déclarations d'Eric Wong tendent vers la tenue de la présidentielle avec les 41 candidats, notamment Andry Rajoelina, président de la Transition, Lalao Ravalomanana, an-cienne première dame et Didier Ratsiraka, ancien Président. Si l'on considère la loi malgache, le dernier mot concernant la liste des candidats à la présidentielle appartient à la Cour électorale spéciale (CES), dont la décision reste jusqu'ici irrévocable. Les 41 noms publiés le 3 mai sont ainsi estimés par la CES comme remplissant les conditions d'éligibilité à la magistrature suprême. 
 
Soutien indirect 
 
Les membres de la communauté internationale qui demandent le retrait des trois candidats de la course fondent pourtant leur argument sur le non-respect, par ces trois personnalités, des termes de la loi 2012-015 relative à l'élection présidentielle, comme le délai de dépôt de candidature ou du délai légal de résidence à Madagascar. Il semble cependant que les États-Unis aient une autre logique, Eric Wong a néanmoins souligné dans son discours, le soutien de son pays à la recherche de solution menée par le Groupe international de contact pour Madagascar (GIC-M), sur la crise actuelle et « les efforts de la SADC à trouver une issue crédible et inclusive à la crise politique à Madagascar ». 
 
Les États-Unis sont considérés par l'opinion comme le principal soutien de Marc Ravalomanana, ancien Président. La présence des ténors locaux de la mouvance de l'exilé d'Afrique du Sud dont Mamy Rakotoarivelo, Hanitra Razafimanantsoa et Manandafy Rakotonirina,  à la cérémonie d'hier à Andranomena, contre aucun représentant des autres mouvances de cette Transition semble confirmer cette tendance. La position timidement affichée par les Américains pourrait avoir comme objectif de soutenir indirectement la candidature de Lalao Ravalomanana, qui passe forcément par le repêchage de Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka.
 
Aucune mention en ce qui concerne le retrait ou non des trois candidats à la présidentielle n'a été en effet fait dans le discours du diplomate américain, hier. Ce qui marque un peu plus l'écart des États-Unis par rapport au reste des principaux partenaires internationaux de Madagascar. La France, l'Union européenne, la SADC ou encore le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS-UA), n'ont pas hésité à requérir le retrait des trois candidatures et à brandir la menace qu'il n'y aura pas de reconnaissance internationale des élections, si elles sont maintenues. « Les États-Unis ne vont pas juger d'avance une quelconque élection », en indiquant que « nous soutenons le droit du peuple malagasy de choisir son dirigeant dans le cadre d'une élection libre, juste et crédible », a pourtant affirmé le chargé d'affaires américain.