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Madagascar : La SADC sort de sa léthargie

26 novembre 2012, 00:00

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Le Bloc économique régional veut donner l’impression de prendre le taureau par les cornes dans la gestion de la crise.?Le doute plane sur la question à six mois des présidentielles.

La Commu­nauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sort de son mutisme. Son Bureau de liaison à Antana­narivo s’exprime à nouveau pour insister sur son implication dans le dossier de sortie de crise malgache, au moment où le doute plane sur la question.

« Le Bureau de liaison de la SADC souhaite réaffirmer que la SADC (…) demeure saisie par la nécessité critique de trouver une solution durable à la crise politique à Madagas­car », a assuré son communiqué publié hier. « À cet égard, il continue à communiquer et à pousser toutes les parties prenantes et signataires de la Feuille de route à la mettre en œuvre en totalité et donner le respect nécessaire à sa lettre et à son esprit », a-t-il poursuivi.

Le Bureau de liaison donne la position du bloc économique régional sur des dossiers chauds en suspens. « La mise en œuvre complète de la Feuille de route dans sa lettre et son esprit ne peut plus être repoussée car c’est la seule voie viable pour sortir de l’impasse actuelle. Les dirigeants de la SADC sont engagés pour son application », soutient-il, alors que des positions de certaines formations politiques convergent de plus en plus pour réclamer une voie « malgacho-malgache » pour la sortie de crise.

Le communiqué rappelle pour que « les mesures de confiance et la réconciliation nationale, comme indiquées dans la Feuille de route, soient appliquées et respectées ». Il soulève la disposition de ce document censé gérer la transition concernant le « rôle critique des institutions de la Transition et la neutralité qu’on attend d’elles, spécialement dans le processus et en période électorales ». Il réclame un « accès égal pour toutes les parties et mouvances aux médias publics » en parallèle aux libertés fondamentales d’expression, d’opinion, d’association et de manifestation.

Préoccupation
La SADC fait également part de sa « préoccupation » concernant la gestion de l’insécurité dans le Sud. Elle appelle les autorités civiles et militaires « à la retenue » en adoptant une conduite « mesurée proportionnellement avec []leur] responsabilité constitutionnelle de protéger le pays et ses citoyens ». Elle prévient du risque sur la question qui, en cas d’échec de gestion avec respect des droits humains qui « aurait des conséquences négatives pour tout le processus électoral ».

Les critiques et les doutes prennent de l’ampleur concernant la volonté et la capacité du bloc économique régional d’aller au bout du processus. Bon nombre de chantiers restent ouverts à six mois des présidentielles comme la mise en œuvre des mesures d’apaisement. Le règlement de la question relative à la candidature ou non de l’ancien président Marc Ravalomanana, qui pourrait être liée au sort d’Andry Rajoelina, président de la Transition, est repoussé à maintes reprises. La commission ad hoc pour traiter l’amnistie vient  d’être créée, alors que le Conseil pour la réconciliation nationale (CRN) n’est toujours pas en place.

Des initiatives ont eu lieu en haut lieu mais elles n’ont pas encore débouché sur du concret après le Som­met de la SADC au mois d’août. C’est le cas des entrevues séparées menées par l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur de la SADC, avec Andry Rajoelina et son principal rival. Il en est de même de l’entretien entre le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, à la tête de la Troïka, organe de coopération de la SADC, avec son homologue français Laurent Fabius.

À entendre Jean-Christo­phe Belliard, ambassadeur de France, la SADC a annoncé un Sommet « proche » du bloc économique régional. Des obser­vateurs s’attendent à une réunion de la Troïka, organe de coopération de la SADC, durant la première semaine du mois de décembre. Un calendrier qui n’est pas précisé par le communiqué.

Un politologue voit derrière le communiqué une SADC « qui se sent dépassée par la situation mais qui veut surmonter l’obstacle ». « Elle sait que la Feuille de route qu’elle a élaborée est mal ficelée et elle ne peut pas la dénoncer au risque d’écorner sa crédibilité, d’où cette fuite en avant (…) Le manque de volonté des parties concernées ne l’aide pas dans sa tâche », analyse-t-il.
 
(Source : L`Express de Madagascar)


 

L`Express de Madagascar