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Madagascar : Joaquim Chissano revoit sa copie

26 juillet 2010, 00:00

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L''ancien président mozambicain est disposé à s''ouvrir à toutes les solutions de crise, sans se focaliser sur les accords de Maputo et d''Addis-Abeba.
 
Ça sent l''effervescence. Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) laisse entendre qu''il y a possibilité de redistribuer les cartes dans sa stratégie de médiation. De leur côté, les acteurs politiques se positionnent en fonction de cette évolution de la situation.

«Je ne suis pas venu avec un schéma préétabli», a soutenu Joaquim Chissano, hier à l''hôtel Carlton. Quelques heures après son arrivée, l''ancien président mozambicain trace sa «feuille de route» pour les quatre ou cinq jours qu''il passera dans la Grande île.

Il confirme son intention de ne pas relancer l''application stricte des accords de Maputo et d''Addis-Abeba, mais se défend pourtant de l''idée de tout remettre à plat. «On ne repart pas à zéro parce qu''actuellement, beaucoup de travail a été fait», tempère-t-il. «Nous allons discuter sur la base de ce qui existe, chercher comment l''améliorer, le faire marcher, voire le transformer, mais on ne repart pas à zéro», poursuit-il.

Le médiateur de la SADC affirme cependant son intention de ne pas exclure toutes les pistes possibles de sortie de crise. «Il faut le demander à votre peuple. C''est le peuple qui décide pour trouver la meilleure solution», répond-il concernant l''organisation du dialogue national, annoncé comme une solution malgacho-malgache soutenue par une partie des acteurs politiques.

Aussi Joaquim Chissano assure-t-il qu''il est dans une position d’«écoute» et d''«offre de bons offices». Il compte effectuer un nouveau tour d''horizon du paysage politique, laissant entendre qu''une nouvelle donne existe. «Nous allons davantage évaluer les forces actuelles en présence , cueillir toutes les informations pour déterminer quelle est la meilleure manière qui permet au médiateur d''aider à trouver la solution», indique-t-il.

L''arrivée de Joaquim Chissano ne laisse pas insensibles les acteurs politiques qui tentent de se positionner. Le choix de Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT), de s''exprimer sur les affaires nationales dimanche n''est pas fortuit.

La présence effective du médiateur de la SADC suscite ainsi une attente dans les états-majors politiques. «En tant qu''ancien président et ancien ministre des Affaires étrangères d''un pays qui vient de sortir d''une crise, je pense qu''il choisira le bon côté des choses», analyse Benjamina Ramanantsoa, président de la commission des relations internationales au niveau de la HAT.

Il met en exergue le dialogue national organisé par la société civile comme étant la solution idoine. «Si la médiation internationale est  cohérente avec ses déclarations, elle doit appuyer le processus malgacho-malgache. Maintenant, toutes les conditions sont réunies pour ce faire», vante-t-il, tout en sollicitant la caution de la communauté internationale pour appuyer la démarche.

Cependant, les mouvances des trois anciens présidents, du moins le camp d''Albert Zafy, restent convaincus du maintien strict des accords de Maputo et d''Addis-Abeba comme voie de salut pour sortir de la crise. «Ce sont les cadres légaux de discussions», insiste Emmanuel Rakotovahiny. Ce dernier encourage même le médiateur de la SADC à «prendre une décision» à l''issue de son séjour à Madagascar, «dans cette tentative de la dernière chance».