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Madagascar : Andry Rajoelina tente un Paris

18 décembre 2012, 00:00

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L''''homme fort de la Transition met les bouchées doubles pour convaincre la communauté internationale de ne pas appliquer la totalité des résolutions du Sommet de la SADC.

Le président de la Transition tente le tout pour le tout. Andry Rajoe­lina s''apprête à rencontrer Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pour évoquer les résolutions du Sommet de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC).

L''homme fort de la Transi­tion s''est envolé pour Paris hier soir, selon le communiqué de la Présidence d’hier. L''entretien devrait avoir lieu dans la journée, selon des sources au courant du dossier.

Les sujets de discussions « auront trait au processus de sortie de crise et à l’appui des élections devant être tenues à Madagascar en mai 2013 », selon le communiqué de la Présidence. Le projet de rencontre semble récent, dans la mesure où celui-ci ne figure pas encore dans l''agenda hebdomadaire de Laurent Fabius publié sur le site du Quai d''Orsay.

La rencontre entre dans le cadre des « consultations auprès des partenaires concernés par le processus de sortie de crise », selon Ambohi­tso­rohitra. Une initiative annoncée par le communiqué con­joint à l''issue de la rencontre entre Andry Rajoelina et le président tanzanien Jakaya Kikwete, assurant la présidence de la Troïka, organe de coopération de la SADC, vendredi.

Le « ni... ni... » de Rajoelina

L''initiative donne un début de réponse concernant le délai fixé « avant la fin du mois de décembre 2012 (…) afin de conclure sur la question []touchant des résolutions du Sommet du bloc économique régional sur la crise les 7 et 8 décembre à Dar es Salam] ». « Le peuple malgache saura la voie à suivre d''ici la fin de l''année », avait confirmé Andry Rajoelina samedi à Andohatapenaka.

Ce laps de temps donne au président de la Transition l''occasion de défendre sa position contre certaines décisions de la SADC. Il réfute la « suggestion » contre sa candidature, la révision de l''amnistie et laisse planer le besoin de temps pour le retour de l''ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud. La mission n''est pas aisée du fait de la difficulté d''infléchir des décisions prises par un Sommet, à moins que le bloc économique régional se braque à nouveau au prix d''une image ternie par les tergiversations.

La rencontre, la première avec un haut responsable de la nouvelle administration française, intervient quatre jours après l''entretien avec Jakaya Kikwete. La France et la Tanzanie, par le biais de leur ministre des Affaires étrangères respectif, avaient discuté du processus de sortie de crise malgache le 24 avril. Des responsables du Quai d''Orsay avaient rencontré Marc Ravalomanana à Dar es Salam en marge du Sommet de la SADC.

Selon certaines indiscrétions, la France, réputée à tort ou à raison, d''être l''alliée d’Andry Rajoelina lors du mouvement de 2009, serait favorable au principe du « ni... ni… » L''ancien Président, lui, s''est déjà prononcé pour son retrait à la course à la magistrature suprême et avait insisté sur son retour au pays.

Selon maître Hanitra Razafimanantsoa, vice-président du Conseil supérieur de la transition (CST), le camp Ravalomanana « fait confiance » à la SADC. Un membre de l''Espace de concertation politique (Escopol) s''interroge sur le sens des « consultations » présidentielles alors que celles-ci n''existent même pas au niveau des signataires de la Feuille de route. « Le président de la Transition connaît la position de la plupart des entités signataires de la Feuille de route pour le ‘‘‘ni... ni…‘‘ », croit-il savoir.

Alors qu’Andry Rajoelina tente une mission difficile, les signataires de la Feuille de route auront l''occasion d''être mis au parfum des tenants et aboutissants des résolutions du Sommet de Tanzanie. Leonardo Simao, émissaire de l''équipe de médiation, est attendu aujourd''hui pour « informer (...)[]sur] l''aboutissement du récent Sommet de la SADC à Dar es Salam et les avancées effectuées dans la résolution de la crise », selon le communiqué du Bureau de liaison. « Le débat devrait se focaliser sur l''application des décisions du Sommet et rien d''autre », défend un membre du Conseil supérieur de la transition (CST).



Rencontre avec Diouf

Le déplacement d’Andry Rajoelina, président de la Transition, à Paris ne se limite pas à l''entretien avec le chef de la diplomatie française. L''homme fort de la Transition devrait également discuter avec Abdou Diouf, secrétaire général de l''Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Le deuxième rendez-vous est annoncé par la Présidence quelques heures après celui avec Laurent Fabius. Les discussions devront être axées sur l''appui des élections, toujours selon le communiqué de la Présidence.

(Source: Lexpress Mada)