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Madagascar : Andry Rajoelina n’ira pas à Addis-Abeba

5 mars 2010, 00:00

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Madagascar : Andry Rajoelina n’ira pas à Addis-Abeba

Andry Rajoelina, le Président de la Haute Autorité de Transition à Madagascar décline l’invitation de l’Union Africaine. Il ne se rendra pas à Addis-Abeba pour essayer de trouver une voie de sortie consensuelle à la crise malgache.

Le président de la Haute autorité de la transition (HAT) décline l’invitation de l’Union africaine et à la Communauté internationale. Il ne se rendra pas à Addis-Abeba pour des négociations. « Personnellement, je ne me rendrai pas à Addis Abeba », a-t-il déclaré en marge de l’ouverture à Ivato d’un atelier pour discuter de l’organisation des élections.

Au nom de l’UA, Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et à la sécurité de l’organisation panafricaine avait convié les quatre chefs de file des mouvances à une réunion dans la capitale éthiopienne, du 8 au 10 mars. L’objectif de la réunion est d’« examiner à nouveau les voies et moyens de lancer la Transition consensuelle, en vue du retour rapide de l’ordre constitutionnel à Madagascar, par la mise en œuvre des Accords de Maputo et d’Addis-Abeba. », écrivait Ramtane Lamamra.

Donc, Andry Rajoelina persiste dans la voie qu’il a annoncée lors de son « Discours à la Nation » du 25 février. « Il a beaucoup de choses à faire ici et il y a des priorités. Des décisions sont à prendre au cours de cet atelier », a-t-il déclaré.

L’homme fort de la transition lance une nouvelle fois un message contre les accords de Maputo et d’Addis-Abeba pour une transition consensuelle et inclusive.  « Ce n’est plus à une personne ou à quelques mouvances de décider pour la nation, mais nous tous. C’est ce qu’on attend de cet atélier», a-t-il martelé dans son discours d’ouverture de la conférence nationale qui ne dit pas son nom.

Le « président de la Transition » a prévenu les participants à l’atelier des conséquences de la décision. « Les sanctions vont venir », a-t-il reconnu. Mais, « nous allons montrer notre solidarité », a-t-il poursuivi.

Du côté des trois mouvances, c’est la consternation. « Ce sera très grave, il n’y aura aucune indulgence pour nos bêtises », craint Mme Ramisandrazana, de la mouvance Ratsiraka.  « S’il (Rajoelina) ne vient pas, la réunion n’a plus de raison d’être », confie-t-elle.


Aucune réaction officielle n’est encore venue du côté de l’Union africaine. Toutefois, Joaquim Chissano, chef de l’équipe conjointe de médiation, cité par l’Agence Reuters, a, lors de son déplacement au Cap, en Afrique du Sud déclaré que « la position de l’UA ne faiblit pas et (que) le partage du pouvoir doit se faire. Il est temps de mettre en œuvre ce qu’ils (NDLR les chefs de file des mouvances) ont décidé. La communauté internationale honorera ses règles ».


La réponse négative du régime était prévisible depuis la note verbale envoyée par la vice-Primature chargée des Affaires étrangères à l’Union africaine. La lettre officielle avait demandé l’envoi d’observateurs durant l’atelier d’Ivato.
Les relations entre le régime en place et l’Union africaine deviennent de plus en plus tendues. L’organisation panafricaine n’a pas non plus cru bon de répondre à l''''invitation de la HAT.

(Source: L’express de Madagascar)