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Madagascar-Amnistie : La tension continue de monter

9 avril 2012, 00:00

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La surenchère atteint une nouvelle dimension. La mouvance Ravalomanana et les entités réputées alliées d''''Andry Rajoelina, président de la Transition, chacune de leur côté, font monter la pression, à quelques jours du vote du projet de loi d''amnistie.

« Si le président du Congrès, Mamy Rakotoarivelo, le dit, c''est qu''il y a des imperfections []]dans le processus d''élaboration et d''adoption du projet de loi d''amnistie]. Nous en sommes arrivés à la même conclusion », a indiqué Pierrot Botozaza, vice-Premier ministre chargé de l''économie et de l''industrie, entouré d''Ihanta Randriamandranto et Roland Ravatomanga, respectivement ministre de l''Agriculture et ministre de l''Élevage, hier, à Anosy.

Le vice-Premier ministre monte au créneau pour relayer la mise en garde de Mamy Rakotoarivelo. Ce dernier avait prévenu à qui veut l''entendre que la mouvance, dont il est le chef de délégation, n''écarte pas son retrait du processus de sortie de crise si elle n''est pas satisfaite de la tournure des événements.

Apaisement et aberrations

Les membres de la mouvance Ravalomanana lancent des tirs croisés contre le processus d''élaboration et d''adoption du projet de loi d''amnistie. Constant Raveloson, membre du Congrès, avait mis en garde que « si rien n''est fait avant mercredi, nous allons prendre des mesures ».

Interrogé sur le sujet, Stanislas Zafilahy Rakotomandimby a parlé du retrait des parlementaires, lors de la séance du vote du texte, mercredi. « Le Président Ravalomanana n''a pas besoin d''une amnistie mais il s''agit d''une mesure pour d''autres personnes pour un apaisement et une réconciliation. Nous ne voulons pas être complices des aberrations que nous constatons », avance-t-il.

Le camp de l''ancien Président évoque plusieurs éléments pour expliquer sa position. Il évoque, pêle-mêle « des corrections non-portées sur le texte définitif après le conseil du gouvernement et du conseil des ministres », selon Pierrot Botozaza, l''attente de la distribution des copies du mémorandum rédigé par l''équipe de juristes mandatés la Communauté de développement de l''Afrique australe appuyant la rédaction du projet de loi.

De leur côté, les entités présumées alliées d''Andry Rajoelina veulent afficher leur sérénité. « Il s''agit d''une surenchère politique », analyse José Maso, président du groupe parlementaire Escopol au Congrès. « C''est la quatrième fois que cette entité annonce son intention de se retirer du processus de sortie de crise mais pour l''instant, elle est encore là », renchérit Pierre Navony Lenoble, membre de la Chambre basse.

Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du parti Tanora malagasy vonona et vice-présidente du Conseil supérieur de la transition, tente de suivre la surenchère.

« Chacun peut faire ce qu''il veut. Mais le texte sera adopté en cas de vote d''une majorité plus une voix. C''est la loi de la démocratie », prévient-elle.

 

Photo : Le vice-premier ministre Botozaza monte au créneau pour dénoncer le processus d’adoption de l’amnistie.

Iloniaina Alain/L’Express de Madagascar