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Madagascar- Amnistie: La SADC met la pression

13 février 2012, 00:00

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La Troïka de la SADC réitère l’obligation de loi d’amnistie avant le 29 février. Les pro-Rajoelina ne se montrent pas impressionnés.

Réponse du berger à la bergère. La Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) met la pression pour l’adoption de la loi d’amnistie avant le 29 février.« Nous disons que la loi d''''amnistie doit être finalisée avant la fin février et, à travers ce processus, il []l’ancien président Marc Ravalomanana] serait en mesure de rentrer », a déclaré Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération à l’Agence France-presse (AFP), dimanche, en marge d’une réunion de la SADC au Cap, Afrique du Sud.

Le membre du gouvernement sud-africain lance un appel pressant aux acteurs politiques malgaches pour accélérer le processus. « Mais cette loi est censée n''être terminée que fin février (...) Nous exhortons les parties prenantes malgaches, y compris le président Rajoelina, à hâter ce processus », prévient-il.

La déclaration de Marius Fransman intervient à deux semaines de l’expiration du délai fixé à l’issue d’une réunion avec des acteurs politiques malgaches à Pretoria, en janvier.Le rappel du vice-ministre sud-africain arrive quelques jours après la commémoration des événements du 7 février à Ambohitsorohitra. Andry Rajoelina, président de la transition a insisté sur l’exclusion de Marc Ravalomanana de toute mesure d’amnistie à cette occasion.

Possible sortie de route
Le clan Rajoelina ne se montre pas impressionné par la mise en garde de la Troïka. « La Troïka semble en train de sortir de la Feuille de route si elle persiste dans cette voie », rétorque un membre du gouvernement proche du président de la transition. Il rappelle les dispositions de la note explicative de la Feuille de route. « L’article 45 de ce texte stipule la souveraineté du pays et assure l’absence d’interférence de la SADC dans le système judiciaire, tout comme dans l’élaboration de la loi d’amnistie. Cette dernière ne peut pas ainsi nous imposer l’amnistie de l’ancien président, d’où cette déclaration au conditionnel qui s’apparente à une pression diplomatique », souligne-t-il.

Le ton risque ainsi de monter d’un cran dans les prochains jours, d’autant plus que les partisans d’Andry Rajoelina avaient déjà lancé un ballon-sonde sur le respect du délai fixé. Norbert Ratsirahonana, conseiller spécial du président de la transition, a évoqué le circuit d’adoption du projet de loi d’amnistie pour signifier la difficulté d’honorer le calendrier établi, en marge de la commémoration du 7 février.

De son côté, la mouvance Ravalomanana montre son empressement à régler le sort de son chef de file. « J’ai déjà écrit une lettre à M. Marius Fransman pour lui demander de venir à Madagascar et suivre ainsi l’évolution de la situation qui commence à traîner », soutient Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation et président du Congrès. « En principe, il existe un modèle standard international en matière de loi d’amnistie. Il y avait un texte sur la question lors du Sommet de Maputo. Il suffit de deux semaines pour tout boucler, mais des divergences d’interprétation de la Feuille de route persistent », ajoute-t-il.

Les partisans de l’ancien président tentent en même temps d’ouvrir une brèche pour éviter de dépendre de l’amnistie. « Le président []Marc Ravalomanana] n’est pas responsable de ce qui s’est passé à Ambohitsorohitra le 7 février. Il y avait d’autres responsables face à cette tentative de prise de palais présidentiel », martèle Mamy Rakotoarivelo.

Nouvelle session extraordinaire pour le Parlement
L’Exécutif accélère l’adoption du projet de loi sur le code électoral. La Présidence de la transition a publié les décrets de convocation du Congrès et du Conseil supérieur de la transition (CST) à partir du mardi 14 février, suite à un conseil des ministres « virtuel ». Faute de conseil des ministres autour d’une table, les autorités prennent une décision à la suite d''échanges d''e-mails.L’adoption du projet de loi sur le code électoral, qui n’a pas pu être examiné à la Chambre Haute lors de la deuxième session, figure dans l’ordre du jour de cette troisième session extraordinaire. Cette fois-ci, l’Exécutif revient à la charge même si la Commission électorale nationale électorale pour la transition (CENIT) n’est pas encore en place.
Le communiqué de la Présidence indique la possibilité de dépôt d’autres textes au Parlement durant la session. Elia Ravelomanantsoa, ministre de la Culture et du patrimoine, l’une des porte-paroles du gouvernement, affirme l’éventualité de la transmission de textes comme le projet de loi portant code d’éthique et de bonne conduite, voire l’amnistie. « En principe, l’ordre du jour devrait être précis et ne devrait pas être laissé ainsi dans le vague », observe Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès.

 

Photo : Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération.


Iloniaina Alain, L’Express de Madagascar