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Madagascar : Amnesty International s’inquiète des violations des droits humains

16 juin 2010, 00:00

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Madagascar : Amnesty International s’inquiète des violations des droits humains

De graves violations des droits humains ont été commises à Madagascar pendant toute l''''année 2009, dans un climat de tension politique, dont le point le plus élevé a été atteint avec le coup d''État survenu en mars de l’année dernière. C’est ce qui ressort d’un rapport d’Amnesty International.

Ce rapport examine la situation des droits humains à Madagascar et donne de multiples exemples sanglants et brutaux de violations des droits humains commises pendant cette crise politique de longue durée. Amnesty International demande aux responsables politiques de Madagascar d’instituer une instance impartiale et indépendante chargée d''enquêter sur ces cas commis, entre autres, par les forces de sécurité.

«Les autorités malgaches doivent immédiatement mener des investigations sur tous les cas où l''on soupçonne que les forces de sécurité se sont rendues coupables d''homicides illégaux et où l''utilisation d''armes à feu a entraîné des morts ou des blessures graves», fait ressortir Erwin van der Borght, directeur d''Amnesty International pour l''Afrique.

Le rapport rappelle que chaque citoyen a droit à la liberté d’expression, qui est reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et les instruments juridiques internationaux. Un droit également garanti par la constitution malgache. La liberté de la presse est un élément du droit à la liberté d’expression, qui comprend le droit de chercher, recevoir et de partager des informations et idées de toute sorte, souligne le rapport.

Revenant sur la crise politique dans la Grande Ile, le document estime que le respect et la protection des droits humains ne doivent pas être oubliés dans la recherche d’une solution. Et insiste sur la nécessité que les personnes suspectées d’avoir commis, ordonné ou approuvé de graves violations des droits humains soient traduites en justice, dans le respect des normes internationales pour un procès équitable. Et sans recours à la peine de mort.

Des Malgaches vivent dans la terreur, sans protection juridique du gouvernement de leur pays, et font l’objet d’abus, fait également ressortir Amnesty International. Ces abus sont le fait de membres des forces de sécurité d’une personnalité politique mais aussi de la Haute autorité de transition (HAT), après son accession au pouvoir. Parmi ces violences figurent des violations du droit à la vie, à la sécurité et à la liberté de la personne, de même que des arrestations et des détentions arbitraires, des violations du droit à ne pas être soumis à la torture ou à des traitements ou châtiments cruels, inhumaines ou dégradants et des violations du droit à la liberté d’expression, notamment la liberté de la presse, ainsi qu’un recours excessif à la force par diverses forces de sécurité lors de manifestations publiques.

Par ailleurs, les délégués d’Amnesty International ont rencontré le président de la HAT, Andry Nirina Rajoelina. Amnesty International a appelé le gouvernement malgache à respecter le droit international humanitaire en prenant toutes les mesures pour empêcher la  perte de vies civiles. L’organisation de défense des droits humains dénonce également le secret autour des arrestations, ce qui rend possible le recours à la torture et autres mauvais traitements.

Amnesty International dit constater avec préoccupation les attaques incessantes visant les journalistes, les medias et les avocats, et qui n’ont pas fait l’objet de réelles enquêtes. Dans certains cas, indique le rapport, les avocats de militants de l’opposition arrêtés éprouvent des difficultés à avoir accès à leurs clients lorsque ceux-ci sont en détention. Selon des informations reçues par Amnesty International, des avocats ont été empêchés de voir leurs clients en plusieurs occasions et dans différents centres de détention et y en a même qui ont été harcelés, ce qui les a empêchés de défendre correctement leurs clients.