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Madagascar – Elections : La communauté internationale écarte la politique

31 juillet 2012, 00:00

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Les entités de la communauté internationale délaissent la partie politique pour se consacrer au processus technique des élections. Cette journée s’annonce décisive.


Les élections et c’est tout, ou quand le débat politique est mis sur la touche. La politique, illustrée par le dernier événement en date à travers le refoulement de l’épouse Ravalomanana, a été mise de côté par une frange importante de la communauté internationale, cette dernière décidant de se consacrer principalement sur « la priorité » qu’est le côté purement technique des élections. La première journée de l’évaluation à mi-parcours du processus électoral a permis à ces décideurs et partenaires de plaider pour le travail de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT). En détails, l’OIF, la COI et les Nations unies ont intimé la CENIT à ne pas succomber sous les pressions politiques.

Le suspense n’a duré qu’une heure, le temps pour le Secrétaire exécutif de la CENIT de faire son rapport aux invités, dont une frange représentative de la commu¬nauté internationale. La priorité serait, d’après une synthèse évoquée hier, d’arriver à un calendrier électoral générique et précis, quitte à obliger la politique à prendre ces nouvelles données électorales en compte. Jean Claude de l’Estrac, nouveau Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), n’est pas allé par quatre chemins pour se faire l’avocat de la CENIT. « Un énorme travail a été abattu, même si beaucoup reste à faire. Mais la CENIT est indépendante, elle doit en faire la démonstration. Le calendrier électoral pourrait être une pression supplémentaire pour les politiques », a déclaré le Mauricien hier, en marge de la cérémonie.

Union des efforts

Même son de cloche du côté de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) d’Hugo Saada. Pour ce chef de mission et expert, le contexte politique serait aléatoire. « Mais il faut avancer dans le processus entamé. Nous sommes là pour cela, pour aider la CENIT qui doit assurer. De toutes les façons, les élections auront lieu. Nous suivons la politique mais nous allons tout faire pour qu’elle ait le moins d’influence possible sur les élections », insiste cet expert. De façon presque unanime, le mot d’ordre était d’aider la CENIT, quitte à « laisser de côté la politique », d’après un propos de Simon Pierre Nanitelamio, conseiller technique et politique du PNUD et un des intérimaires de Fatma Samoura, représentante résidente du Système des Nations unies.

La discussion était ainsi tout autre hier à Ivato, à l’image de l’appel du pied de la COI en direction de l’Union européenne représentée hier par Philippe Willaert, chargé d’affaires. Les discussions se sont essentiellement portées sur les scénarii des élections. De source avisée, ces heures supplémentaires de négociations ont été mises à profit pour aborder la nécessité ou non de jumeler les deux principales élections, présidentielles et législatives,  parallèlement aux recommandations des experts des Nations unies. Une décision devrait intervenir ce jour après une course contre la montre « à huis-clos », qui s’annonce des plus délicates, à vingt-quatre heures de la publication du calendrier électoral définitif, prévue mercredi, d’après une précision.

Atallah fait le compte

La Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) a profité de la présence massive des représentants de la  com¬munauté internationale, hier à Ivato, à l’occasion de l’évaluation à mi-parcours de ses réalisations, pour faire part de l’insuffisance de ses moyens. Un bilan mitigé, en partie dû au manque de fonds, essentiellement financier, d’après le rapport présenté hier. « Sur les trente milliards d’ariary prévus, seulement deux ont été débloqués », résume la CENIT. Parmi ces opérations en suspens et non entamées figure principalement le retard de l’opération de recensement des électeurs, prévue débuter le 9 juillet. Jean Claude de l’Estrac, SG de la COI, a profité de son allocution pour plaider pour le pourvoi de fonds de cette commission. Béatrice Atallah, présidente de la CENIT, a précisé que cette option ne relevait pas que de la partie étrangère.

Misaina Rakotondratsima
(Source : L’Express de Madagascar)