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Madagascar- élections présidentielles : du champ libre pour Rajoelina ?

28 janvier 2011, 00:00

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Madagascar- élections  présidentielles : du champ libre pour Rajoelina ?

Une partie de la classe politique ne s’oppose pas à une éventuelle candidature d’Andry Rajoelina aux élections présidentielles prévues pour 2011.

La classe politique, du moins une grande partie, ne s''''oppose pas à une éventuelle candidature d’Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) et ne lui tient pas rigueur de sa volte-face sur le sujet. « Nous exhortons le président Andry Rajoelina à se présenter aux présidentielles », a indiqué Julien Reboza, secrétaire général de l''Union des démocrates et des républicains pour le changement, en marge de la cérémonie de présentation des vœux du Conseil supérieur de la transition (CST), mercredi .

Les membres de la plate-forme de soutien à Andry Rajoelina se frottent les mains à la suite de cette déclaration. Dans une interview accordée à une revue mensuelle, le président de la HAT avait annoncé qu''il n''est plus lié à sa promesse de ne pas s''aligner à la course à la magistrature suprême. Il en avait rejeté la faute sur la communauté internationale, coupable à ses yeux de n''avoir pas tenu sa promesse de reconnaître la Transition et d''apporter son aide en contrepartie de son engagement. Il avait indiqué qu''il est « en train d''analyser l''opportunité ou non de sa candidature ».

Lanto Rakotomavo, ( au centre sur notre photo), secrétaire nationale de l''association Tanora malaGasy Vonona, érige même un bouclier autour d’Andry Rajoelina. « C''est un droit de tout citoyen de se présenter ou pas aux élections, et cela ne nous regarde pas », rétorque la vice-présidente du CST.

Sujet prématuré

D''autres dirigeants de parti, bien qu''ils ne s''opposent pas à cette candidature, préfèrent néanmoins garder une certaine distance. « Il est prématuré d''évoquer un tel sujet », affirme Laurent Ramaroson, président du comité d''orientation du parti Asa Vita Ifampitsarana. « Le problème n''est pas là. Au contraire, débattre sur une telle question ne vise qu''à compliquer la situation », prévient-il. Il insiste sur ses priorités, à savoir la tenue des élections le plus rapidement possible pour sortir de crise.

Pour l''instant, seules les mouvances des trois anciens Présidents expriment une voie discordante. « Comment peut-il prétendre se présenter aux élections alors qu''il avait pris les pouvoirs dans la rue, appuyé par les militaires? Il est en train de narguer la communauté internationale et c''est dangereux », lance le Dr Emmanuel Rakotovahiny. Il se montre cependant réaliste. « Comment pouvons-nous lui interdire de se porter candidat alors qu''il a tout, le pouvoir et l''argent ? »

Le bras droit de l''ancien président Albert Zafy préfère ironiser sur la versatilité des positions adoptées par le président de la HAT. Il insiste, entre autres, sur les valses-hésitations d’Andry Rajoelina depuis la Place du 13-Mai, en passant par la signature avant le rejet des accords de Maputo et d''Addis-Abeba, jusqu''à l''accord politique d''Ivato. À l''époque, le patron de la HAT et une centaine de dirigeants de partis avaient signé un texte qui stipule une reconnaissance « à l''unanimité que la non-candidature de Monsieur Andry Nirina Rajoelina aux élections à venir offre toute garantie de neutralité []]à la transition] dans un processus malgacho-malgache ».

(L’Express de Madagascar, jeudi 27 janvier 2011.)