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Madagascar : à sept mois des présidentielles, Andry Rajoelina passe à l’offensive

8 octobre 2012, 00:00

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Le président de la Transition lance une offensive politique en mettant en avant son cheval de bataille : les projets sociaux. Il envoie un message à quelques encablures de la course à la Magistrature suprême.

Andry Rajoelina avance ses pions. Il découvre une série de projets sociaux. « Nous sommes des bâtisseurs. Nous allons bâtir Madagascar », a déclaré l’homme fort de la Transition dans son allocution au cours de la cérémonie liée au début officiel de la production et d’exportation de nickel et de cobalt par la société Ambatovy, à Toamasina, ce vendredi 5 octobre.

Les phrases qu’il a lâchées sont loin d’être anodines. Entouré de responsables à la Présidence et de certains membres du gouvernement proches de lui, Andry Rajoelina a voulu donner une suite à ses idées en mettant sur les rails plusieurs desseins. Il profite de l’occasion donnée par le projet d’Ambatovy, qui devrait participer à la polarisation des régions autour de Toamasina, pour distiller certaines pistes des chantiers engagés.

Avec ses lieutenants, le président de la Transition lancera un projet de réhabilitation des routes dans le centre-ville ou encore au Bazar be de Toamasina, aujourd’hui. Il n’est pas exclu qu’il jette un coup d’œil aux autres projets en cours, comme la construction d’un nouvel hôpital. Hier, dimanche, il a poursuivi sa marche pour la réhabilitation des escaliers d’Antaninarenina et d’Ambondrona, et aussi la transformation du stade de Malacam en marché.

Rien de gratuit

Ces rendez-vous devraient donner un coup de fouet aux travaux préparatoires lancés par ses proches collaborateurs, il y a quelques semaines. Moramanga, Tolagnaro, Toliara, Fianarantsoa ou encore la région Itasy devraient être concernés, mise à part la première vague de terrains de sports et d’hôpitaux. La route reliant Toamasina à Mahavelona et celle entre Moramanga et Amba-tondrazaka figurent aussi dans l’agenda des travaux.

Ces projets devraient, entre autres, être financés par les 100 millions de dollars, contrepartie du permis de recherche octroyé à la société chinoise Wisco, comme l’avait annoncé Andry Rajoelina. Il compte puiser dans la caisse des 25 millions de dollars obtenus avant l’octroi du permis d’opérer à la société Ambatovy pour des « projets ayant des impacts directs sur la population ». Andry Rajoelina distille au passage certaines orientations politiques. « Ma vision est que les soins soient à la portée de tous », soutient-il. Et de poursuivre : « Il faut améliorer la filière riz », tout en affichant l’ambition d’exporter cette denrée dans l’avenir.

L’offensive présidentielle prend une tout autre dimension, à quelques mois des élections présidentielles. « À ma connaissance, il ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature », a affirmé Harry Laurent Rahajason, ministre de la Communication, conseiller spécial d’Andry Rajoelina et chargé de communication à la Présidence. Et ce, pour répondre à la question si la démarche du président du régime de Transition entre dans le cadre des perspectives électorales.

Interrogée sur la démarche présidentielle, Me Hanitra Razafimanantsoa, vice-Président du Conseil supérieur de la transition (CST), « voit une précampagne » derrière l’initiative. « Il ne faut pas oublier que rien n’est gratuit », observe le membre de la mouvance Ravalomanana. Elle remet, au passage, en cause certains dossiers dont l’avion présidentiel « Air Force One II » et le terrain utilisé pour bâtir un complexe pour le rugby. « À un moment donné, des comptes devraient être rendus sur tout cela », a-t-elle prévenu, faisant allusion aux péripéties de l’avion présidentiel et l’annonce de sa vente.
Iloniaina Alain