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Métier de videur: Couverture du crime organisé

2 janvier 2009, 01:00

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Métier de videur: Couverture du crime organisé

Le samedi 27 décembre à Curepipe. Cinq videurs sont interpellés par les limiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU). Ils se trouvaient à bord d’un taxi dans lequel les policiers ont trouvé des sabres, des samouraïs et aussi des cagoules. Selon les informations de la police, ces derniers s’apprêtaient à braquer un supermarché Citizen de Curepipe.

Après l’affaire des Bhoyroo, cette histoire de braquage vient, une nouvelle fois, porter atteinte à la réputation de cette profession. Pour certaines de ces agences, assurer la sécurité de personnalités ou d’événements serait en fin de compte une couverture à leurs activités illicites.

«Ils ont réalisé que l’union fait la force et qu’ensemble, ils sont plus efficaces. Il y a plusieurs groupes de «tapeurs» qui se sont regroupés au sein des agences», explique un policier habitué de ce type d’affaires. Selon cette même source, ces «videurs» tremperaient dans des affaires de drogues et de chantage. Il cite l’arrestation de Yannick Bhoyroo dans une histoire de drogues comme exemple.

Ces «videurs» opèrent habituellement en équipe de cinq ou de sept. Chaque petit groupe a à sa tête un chef qui répond aux ordres d’un supérieur qui établit un plan de travail. Ces bandits obéissent à cette hiérarchie. Telle une milice, ils s’entraînent au maniement d’armes et se préparent pour leurs opérations: Braquage, cambriolage, trafic de drogue, proxénétisme, kidnapping… La liste de leurs activités est longue. «Nous avons affaire à des gangs très structurés et bien préparés. La police doit s’adapter et je pense que la création d’une brigade Anti-Gang s’impose», explique un officier des casernes centrales.

Il y a une compagnie de videurs en particulier qui est dans le collimateur de la police. Cette dernière raflerait, ces derniers temps, la plupart des contrats du secteur. Concerts, festivals, discothèques…, ils sont partout. Mais comment font-ils pour obtenir des contrats de sécurité alors que nombre de ses videurs sont impliqués dans divers délits. Toujours est-ils qu’ils obtiennent ces contrats, même ceux de certains ministères.

«On est obligé de les employer. Au cas contraire, ils viendraient semer la pagaille dans nos établissements», s’indigne un propriétaire de boîte de nuit. En effet, les cerveaux de ces compagnies savent être dissuasifs. Parfois, un regard ou une simple menace suffisent à tout arranger. «Certains profitent de leur position au sein des discothèques pour écouler de la drogue. Personne ne bronche, car c’est eux l’autorité à l’intérieur des discothèques ou lors de soirées», explique un habitué de ces soirées branchées.

Chaque groupe a son territoire, sa discothèque. La région du nord est dirigée par une bande très habituée des services de police. Le plateau central et l’ouest sont partagés par plusieurs groupes qui se battent souvent entre eux pour élargir leurs territoires. «Un chef d’une compagnie de sécurité opérant en toute légalité, une des rares, a été tabassé sur le parking d’un supermarché parce qu’il avait trop de contrats importants. Cet accrochage a failli mal finir», raconte un témoin de cette scène.

Autant de faits qui témoignent de l’existence de réseau organisé.