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Médias: Reporters sans frontières déclare que Navin Ramgoolam réagit de façon rétrograde

4 juin 2010, 00:00

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Médias: Reporters sans frontières déclare que Navin Ramgoolam réagit de façon rétrograde

Le boycott du Groupe La Sentinelle par le gouvernement prend des dimensions internationales. L’Association mondiale des journalistes « Reporters sans frontières » a posté sur son site, un article faisant état des pratiques arbitraires du gouvernement mauricien à l’encontre des journalistes.

« Cette affaire s’apparente fort à un règlement de comptes, les autorités semblant déterminées à asphyxier le groupe. Nous condamnons l’attitude du Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui met régulièrement en avant la modernité de Maurice, mais réagit en l’occurrence de façon rétrograde ». C’est en ces termes que l’Association internationale Reporters sans frontières(RSF)  prend position contre le boycott des titres du groupe La Sentinelle par le gouvernement mauricien.

Dans un article publié sur son site http://fr.rsf.org , sous le titre « Le groupe de presse La Sentinelle victime d’un boycott politique », RSF fait état de l’interdiction faite aux journalistes du groupe de presse d’assister à une conférence de presse du ministre des Finances à la  Government House le jeudi 27 mai.

L’association internationale de journalistes qualifie cet acte « d’atteinte au droit d’accès à l’information ». Elle rappelle que la Sentinelle Ltd subite un boycott depuis 2006.

L’injustice faite au groupe La Sentinelle par le gouvernement surprend RSF qui rappelle que Maurice a « une longue tradition de liberté de la presse ».

L’auteur d’article de RSF fait intervenir Jean-Claude de l’Estrac, président du conseil d’administration de La Sentinelle et revient sur les tracasseries que le groupe a dû subir depuis 2006 ainsi que sur  l’interdiction d’assister à une conférence de presse du ministre des Finances.

Il rappelle qu’à une audience en Cour Suprême le 7 juin 2010, « le gouvernement mauricien sera appelé à s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à prendre une telle décision ».
 
Lire l’article de Reporters sans frontières dans son intégralité.

Publié le 3 juin 2010

Reporters sans frontières s’inquiète du comportement actuel des autorités mauriciennes à l’égard de La Sentinelle Ltd, principal groupe de presse de l’île. Le 27 mai 2010, des journalistes du groupe se sont vu refuser l’accès à une conférence de presse donnée par le ministre des Finances. Cette atteinte au droit d’accès à l’information est venue s’ajouter aux différentes mesures de boycott déjà imposées au groupe depuis 2006.

"D’une ampleur sans précédent, la crise qui oppose le gouvernement mauricien et le groupe de presse La Sentinelle est d’autant plus surprenante qu’il existe sur l’île une longue tradition de liberté de la presse. Cette affaire s’apparente fort à un règlement de comptes, les autorités semblant déterminées à asphyxier le groupe. Nous condamnons l’attitude du Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui met régulièrement en avant la modernité de Maurice, mais réagit en l’occurrence de façon rétrograde", a déclaré Reporters sans frontières.

"Les mesures discriminatoires à notre encontre ne sont pas nouvelles. Depuis quatre ans, nous sommes frappés d’un boycott systématique des autorités. Le tort qui nous est causé prend désormais des proportions alarmantes", a confié à Reporters sans frontières le président du conseil d’administration de La Sentinelle, Jean-Claude de l’Estrac.

Le 27 mai, ordre était donné aux policiers en poste devant l’Hôtel du Gouvernement de refuser l’entrée des journalistes de L’Express et de 5-Plus Dimanche, deux publications du groupe La Sentinelle. Un reporter de Radio One présent sur place à été informé que "ces journalistes n’étaient pas invités à la conférence de presse donnée par le ministre des Finances et qu’ils seraient refoulés s’ils s’y présentaient".

La pression politique s’est intensifiée lors de la campagne électorale pour les élections générales de début mai 2010, qui ont vu le gouvernement sortant reconduit au pouvoir. Le Premier ministre accuse le groupe d’avoir pris parti en faveur de l’opposition. Il a averti les rédacteurs en chef de L’Express qu’ils en paieraient le prix.

Cette menace a été mise à exécution dès la prise de fonctions du gouvernement, en mai dernier. Un ordre à été transmis à l’ensemble des ministères, des organismes parapublics et des bibliothèques afin qu’ils annulent leurs abonnements au journal L’Express, privant ainsi La Sentinelle d’une part de revenu non négligeable.

Depuis quatre ans, suite à une série d’articles et d’éditoriaux critiques publiés par L’Express, La Sentinelle est victime d’un véritable boycott politique. En 2006 en effet, la direction d’Air Mauritius, dont l’Etat est actionnaire majoritaire, avait décidé de supprimer l’ensemble des publications du groupe disponibles dans les vols de la compagnie aérienne nationale. La même année, le Premier ministre avait également demandé aux services d’information du gouvernement de boycotter entièrement les publications du groupe pour ce qui est de la publicité d’Etat.

Le groupe a déposé, le 31 mai 2010, une demande d’injonction devant la Cour suprême afin d’empêcher les agents de l’Etat de priver ses journalistes de l’accès aux événements publics.

La Cour suprême a refusé d’accéder à cette demande et a fixé une audience au 7 juin prochain. Le gouvernement mauricien sera appelé à s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à prendre une telle décision.

http://fr.rsf.org/maurice-le-groupe-de-presse-la-sentinelle-03-06-2010,37656.html