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Lybie : Les affrontements gagnent Tripoli

21 août 2011, 00:00

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Lybie : Les affrontements gagnent Tripoli

Quatre puissantes explosions ont secoué la capitale libyenne, tôt, dimanche 21 août. Les détonations ont été entendues peu après 4 heures, alors que la ville était survolée par des avions de l''''OTAN. Dans la nuit, plusieurs explosions et des échanges de tirs nourris ont également été entendus.

Des témoins ont fait état de manifestations hostiles à Kadhafi, samedi à Tripoli, puis d''"affrontements" impliquant des rebelles dans certains quartiers de la capitale. "L''heure H a sonné. Les rebelles se sont soulevés à Tripoli", a réagi Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne. De son côté, Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, a affirmé samedi que la fin du colonel Kadhafi était "très proche", même s''il faut craindre que Kadhafi "crée une situation (d''anarchie) dans Tripoli".

Mais selon le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, les volontaires et les forces libyennes seraient venus à bout des insurgés qui s''étaient "inflitrés" dans la capitale, dans des quartiers comme Tajoura, Soug Jomaa ou Ben Achour, non loin du centre de la capitale."La situation est désormais sous contrôle", a affirmé M. Ibrahim dans des déclarations diffusées par la télévision officielle libyenne.

KADHAFI FUSTIGE LES "AGENTS DE SARKOZY"

Mouammar Kadhafi est intervenu en personne dans un message sonore diffusé à la télévision pour se féliciter de l''échec de l''attaque des insurgés. "Ces rats (...) ont été attaqués par la population cette nuit et nous les avons éliminés", a-t-il déclaré. Quant aux frappes aériennes opérées par l''OTAN, le dirigeant libyen en a minimisé la portée : "le bruit des feux d''artifice est plus fort que celui des bombes lancées par l''aviation".

Le colonel Kadhafi a encore appelé ses fidèles à résister : "Il faut mettre fin à cette mascarade. Vous devez marcher par millions pour libérer les villes détruites" par la rébellion, a-t-il déclaré, dénonçant l''aide de la France aux rebelles, considérés comme "des agents de Sarkozy qui veut prendre le pétrole libyen". "Pour réussir dans les prochaines élections, []]le président français] va dire à son peuple : voilà je vous offre le pétrole libyen", a affirmé Kadhafi. "Mais le peuple libyen ne permettra pas à la France de prendre son pétrole ou de laisser la Libye aux traîtres", a-t-il dit.

Le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, est également intervenu dimanche à la télévision officielle pour répéter que le régime de Tripoli "n''abandonnerait pas la bataille" : "Nous sommes sur notre terre et dans notre pays. Nous résisterons six mois, un an, deux ans,... Et nous gagnerons". "Ce n''est pas une décision de Saïf al-Islam ou de Kadhafi, c''est la décision du peuple libyen", a-t-il ajouté, tout en adressant ce message aux insurgés : "si vous voulez la paix, nous sommes prêts".

LES REBELLES RECULENT À BREGA.

En Libye, l''annonce des premiers combats à Tripoli a été accueillie par des manifestations de joie. A Benghazi,"capitale" rebelle dans l''est de la Libye, des milliers de personnes en liesse se sont rassemblées samedi soir pour soutenir le "soulèvement" à Tripoli.

Sur les autres fronts de combats, les rebelles qui avaient nettement progressé dans Brega, vendredi, ont reconnu samedi après-midi avoir été repoussés par des tirs d''artillerie de la zone pétrolière, située dans l''Est du pays. Plus près de la capitale, les insurgés affirment que la localité de Zawiyah, à 40 km à l''ouest de Tripoli, est désormais libérée même si de "violents affrontements" ont toujours lieu aux portes de la ville, qui renferme une raffinerie stratégique, unique source d''approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz.

(Source : LeMonde.fr)