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Lutte contre la pauvreté : Amédée Darga évoque l’exemple mauricien en Afrique du Sud

4 novembre 2011, 00:00

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Lutte contre la pauvreté : Amédée Darga évoque l’exemple mauricien en Afrique du Sud

Le président d’Enterprise Mauritius a été invité par la Southern Africa Trust à faire une présentation de la stratégie adoptée par Port-Louis pour venir à bout de la pauvreté. Il a énuméré les mesures prises par le pays depuis l’indépendance pour permettre aux Mauriciens d’atteindre un meilleur niveau de vie.

La méthode mauricienne visant à combattre la pauvreté a été citée ce jeudi 3 novembre en Afrique du Sud par le président d’Entreprise Mauritius, Amédée Darga. Egalement consultant pour la zone Afrique, celui-ci a été invité par le Southern Africa Trust, un organisme où travaille notre compatriote Prega Ramsamy, pour décortiquer la stratégie mauricienne afin qu’elle serve d’exemple pour les pays de la Southern African Development Community (SADC), la Communauté des pays de l’Afrique australe.

D’emblée, à ce High Level Dialogue on Challenges of Regional Integration for Poverty Reduction, Amédée Darga a indiqué que Maurice n’a adopté une stratégie de lutte contre la pauvreté qu’il y a deux décennies. Mais que depuis l’indépendance, des mesures ont été initiées pour permettre aux Mauriciens d’atteindre un certain niveau de vie.

Maurice a ainsi fait de sorte à créer des emplois, à favoriser l’entrepreneuriat, à offrir des aides sociales aussi bien aux vieux qu’aux handicapés et à investir dans les services essentiels tels que la fourniture d’eau potable, l’électricité, l’éducation, entre autres. Toute la stratégie économique s’est d’ailleurs articulée autour de ces priorités.

A l’indépendance, fait ressortir Amédée Darga, Maurice était presqu’au même niveau que les autres pays africains en termes de revenu par tête d’habitant qui tournait autour de 250 dollars américains. Isolée du monde, dépendant de la culture cannière, sans ressources naturelles et en proie aux cyclones, l’île a su surmonter ces défis.

Depuis, chaque dix ans, explique Amédée Darga, le revenu par tête d’habitant a pris une pente ascendante et le coefficient Gini – mesure de l’inégalité de revenus – durant ces vingt dernières années est resté stable, ce qui démontre qu’il y a une distribution de la richesse.

Maurice a également joué un rôle d’interventionniste au sein de l’économie tout en agissant comme facilitateur pour le secteur privé ainsi que de régulateur pour protéger les groupes et secteurs vulnérables. Le combat contre la pauvreté, a ajouté Amédée Darga, a été de s’assurer que tout Mauricien ait accès aux soins gratuits, à l’éducation gratuite, à être connecté au réseau électrique et de l’eau potable et à avoir un toit.

En parlant de logement, le président d’Entreprise Mauritius a déclaré que 88,9 % de Mauriciens sont propriétaires. Pour arriver à ce chiffre, il a énuméré les mesures prises, comme la création de la Mauritius Housing Corporation (MHC), qui offrait des prêts à un moment où d’autres n’en offraient pas de prêts, ainsi que l’allocation pour la dalle, offerte par l’Etat.

L’Etat est au aussi au chevet des plus pauvres grâce à la construction de maisons dites « low cost » et durant les années 1980, les Mauriciens ayant pris un prêt pour construire une maison pouvaient déduire un certain montant de la taxe.

Amédée Darga a aussi mentionné la création, en 2006, de la National Empowerment Foundation (NEF). Outre le but de s’assurer que chaque ménage au bas de l’échelle obtienne des revenus et un toit, leurs enfants reçoivent l’aide nécessaire pour s’instruire.

Il n’a pas manqué de mentionner le concept de Corporate Social Responsibility (CSR) adopté en 2009. Sans compter l’aide de l’Union européenne à travers le Decentralised Cooperation Programme.

Le président d’Entreprise Mauritius a fait ressortir que même si tout le monde s’accorde à dire que la croissance ne réduit pas nécessairement la pauvreté, l’expérience locale a démontré qu’une stratégie bien huilée garantit le développement économique. Il n’y a pas de recette miracle, indique-t-il, l’essentiel consistant à offrir l’opportunité à tout un chacun à avoir un travail.

Au sein du SADC, a-t-il déclaré, il faut une stratégie centrale pour venir à bout de la pauvreté.
De son côté, Prega Ramsamy, ancien secrétaire général de la SADC, a, lui, mis l’accent sur l’investissement et le commerce comme moteur pour le développement durable. Ce qui, à la longue, permettra d’éradiquer la pauvreté.