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L''UE divisée sur la Libye, le rôle de l''Otan en question

22 mars 2011, 00:00

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Les Européens sont à nouveau apparus divisés, le lundi 21 mars, face à la crise libyenne, Paris et Londres divergeant sur le rôle de l''''Otan dans les opérations alors que Berlin a à nouveau défendu son abstention aux Nations Unies.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont toutefois ajouté de nouveaux noms à la liste des sanctions et ont poursuivi la planification de l''aide humanitaire que les Vingt-Sept se tiennent prêts à apporter.

Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a fait valoir la volonté de la France que l''Otan n''ait pas le contrôle des opérations mais intervienne en soutien.

"Aujourd''hui, la coordination des interventions se fait par les Etats-Unis d''Amérique, en étroite coordination avec la France et la Grande-Bretagne. Dans quelques jours, si les Etats-Unis d''Amérique reculent par rapport à l''opération, l''Otan pourrait évidemment venir en soutien", a-t-il dit à l''issue de la réunion.

Il a précisé que le rôle de l''Alliance atlantique pourrait consister à participer à la conduite et à la planification des opérations, sous l''autorité des ministres des Affaires étrangères de la coalition actuellement impliquée dans les frappes aériennes en Libye.

"La Ligue arabe ne souhaite pas que l''opération soit entièrement placée sous la responsabilité de l''Otan. Ce n''est pas l''Otan qui a pris l''initiative au jour d''aujourd''hui", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre britannique a toutefois assuré devant les Communes que l''intention de Londres était de transférer à l''Otan le contrôle des opérations.

"Laissez-moi expliquer comment la coalition travaillera. Elle opère sous commandement américain et notre intention est de transférer cela à l''Otan", a-t-il indiqué.

SOLUTION POLITIQUE

Ces premières divergences de vues entre Paris et Londres interviennent alors que les Européens restent divisés sur l''opportunité même d''une opération militaire en Libye.

Le chef de la diplomatie allemande a à nouveau défendu à Bruxelles le choix de son pays de s''abstenir lors du vote de la résolution 1973 de l''Onu autorisant le recours à la force pour faire respecter une zone d''exclusion aérienne et faire cesser les attaques contre des civils libyens.

Il a notamment fait référence aux critiques formulées au cours du week-end par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui s''est dit inquiet de l''intensité des bombardements et des pertes humaines.

"Nous avons calculé le risque. Si nous voyons que la Ligue arabe a des inquiétudes, je crois que nous avions de bonnes raisons (de nous abstenir)", a déclaré Guido Westerwelle.

"Nous ne sommes pas neutres et nous n''aimons pas Kadhafi", a-t-il toutefois ajouté, tout en se disant partisan d''adopter de nouvelles sanctions économiques et financières.

Amr Moussa a atténué lundi ses critiques et déclaré qu''il soutenait la résolution de l''Onu autorisant l''intervention militaire en Libye, tout en insistant sur la protection des civils.

Alain Juppé a toutefois indiqué que ces divisions n''étaient plus d''actualité et que sans intervention de la coalition, des centaines de civils auraient été tués à Benghazi.

Il a également dit s''attendre à ce que le régime du colonel Kadhafi se fissure de l''intérieur avant de s''effondrer et a indiqué que les Européens se tenaient prêts à travailler à une solution politique dès que l''opération militaire sera suffisamment avancée.

TROISIÈME TRAIN DE SANCTIONS

L''UE a par ailleurs adopté lundi un troisième train de sanctions et ajouté onze responsable libyens et neuf entités à sa liste initiale, qui prévoit le gel d''avoirs et des interdiction de voyager en Europe.

La compagnie nationale libyenne de pétrole doit également rejoindre cette liste dans le courant de la semaine, comme cela avait été prévu par la résolution 1973 adoptée la semaine dernière par le Conseil de sécurité de l''Onu.

Les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept devaient également préciser l''assistance qui sera fournie aux milliers de réfugiés qui fuient les combats en Libye et cherchent à rejoindre la Tunisie, l''Egypte ou l''Europe.

"Nous regardons ce que nous pouvons faire en terme de sanctions et également en terme de planification. Le plus évident, c''est le soutien humanitaire", a expliqué la Haute Représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton.

L''UE a pour le moment alloué 30 millions d''euros pour l''aide humanitaire aux réfugiés en Afrique du Nord et la France a proposé la semaine dernière d''établir des couloirs humanitaires afin de venir en aide aux populations déplacées.

(Source: Reuters )