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L''Otan tente de parler d''une seule voix sur l''Afghanistan

21 mai 2012, 00:00

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Les dirigeants de l''''Otan se réunissent dimanche à Chicago pour discuter de l''épineuse question du retrait militaire d''Afghanistan qui a fait apparaître des divergences au sein de l''Alliance alors que demeurent des doutes sur la capacité de l''armée afghane d''assurer la sécurité du pays.

Au coeur des discussions devrait figurer le projet du nouveau président français François Hollande de procéder au retrait complet des troupes combattantes françaises dès 2012, soit deux ans avant la date prévue par les Etats-Unis.

Le secrétaire général de l''Otan, Anders Fogh Rasmussen, s''est dit certain que les pays de l''Alliance sauraient "maintenir la solidarité au sein de notre coalition" malgré la décision de la France.

"Il n''y aura pas de ruée vers la sortie", a-t-il ajouté. "Nous allons rester engagés dans notre opération en Afghanistan afin de la mener à bien."

La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part prévenu: "Nous sommes allés en Afghanistan ensemble, nous comptons en partir ensemble."

"Ce que nous entendons par guerre d''Afghanistan est fini, mais notre attachement à notre amitié et notre partenariat avec l''Afghanistan continue", a assuré Barack Obama à l''issue d''une rencontre en marge du sommet avec Hamid Karzaï, le président afghan.

Hamid Karzaï a remercié les "contribuables américains" pour leur "argent" et a déclaré que l''Afghanistan était pressé de "ne plus être un poids" pour la communauté internationale.

Le conflit afghan entamé en novembre 2001 pèse de plus en plus sur les opinions publiques occidentales en raison des victimes qu''il engendre mais également en raison de son coût dans un contexte de tensions budgétaires.

DIX ANS DE COMBATS

Barack Obama accueille ce sommet atlantique chez lui à Chicago après la réunion des dirigeants du G8 qui s''est penchée sur la crise de la dette européenne vendredi et samedi dans la résidence présidentielle de Camp David.

Lancé dans une campagne pour un second mandat, Barack Obama va tenter de faire apparaître une ligne commune des alliés en faveur d''un retrait progressif programmé des 130.000 militaires d''ici à la fin 2014.

Après une décennie de combats, les taliban chassés du pouvoir à Kaboul n''ont pas été vaincus et l''engagement militaire n''a pas fait la preuve de son efficacité.

Les taliban ont fait entendre leur voix dans un courriel qui invite les pays présents en Afghanistan à suivre l''exemple français et à quitter le pays.

"Les peuples des pays alliés à l''Amérique ont aussi montré leur opposition à l''occupation de l''Afghanistan", a déclaré le groupe insurgé islamiste.

Ce sommet des 28 membres de l''Otan sera également pour le président américain l''occasion de tenter de minimiser les divergences apparues entre Washington et l''Europe et notamment la France depuis l''élection de François Hollande à la présidence.

Le chef de l''Etat français qui accomplit ses premiers pas diplomatiques a rappelé samedi qu''il expliquerait à ses partenaires les modalités de retrait des troupes françaises d''Afghanistan lors du sommet de Chicago. Il doit rencontrer ce dimanche son homologue afghan Hamid Karzaï.

"ACTE DE SOUVERAINETÉ"

Les détails de l''organisation de ce départ des troupes combattantes, prévu pour la fin de l''année, devraient faire l''objet de réunions d''état-major en France dans les prochains jours.

"Cette décision est un acte de souveraineté et doit se faire en bonne intelligence avec nos alliés et nos partenaires", a déclaré François Hollande lors d''une conférence de presse à la fin du G8 de Camp David.

"Les effectifs résiduels qui resteront pour des actions de formation ou de rapatriement des matériels au-delà de 2012, effectifs très limités, devront être toujours dans le cadre de la mission qui s''appelle l''Isaf", a-t-il dit.

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a été ajouté à la dernière minute à la liste des participants à ce sommet dans un contexte de tensions exacerbées entre Washington et Islamabad.

Les Occidentaux reprochent notamment aux Pakistanais d''abriter dans leurs provinces occidentales tribales des insurgés islamistes menant des attaques contre le gouvernement afghan et contre les forces de l''Otan.

Zardari pourrait être l''objet de pression de la part des membres de l''Alliance qui lui demandent de rouvrir les routes d''approvisionnement des troupes de l''Isaf fermées en signe de protestation après la mort de 24 soldat pakistanais près de la frontière afghane en novembre.

Il n''est pas certain qu''un accord sur ce sujet puisse être trouvé lors du sommet.

Mario Monti a pour sa part annoncé dimanche qu''il ne participerait qu''à la première réunion de travail. Le président du Conseil italien s''envolera dans la soirée pour regagner son pays, endeuillé par un séisme dans les environs de Bologne et par un attentat samedi dans les Pouilles.

 

photo : Les dirigeants de l''Otan à  Chicago. /REUTERS/Jim Young

Par Missy Ryan et David Brunnstrom  (Reuters)