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L''OTAN en passe de confier le contrôle de plus de 50 % du pays aux forces afghanes

11 novembre 2011, 00:00

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  L''''OTAN, soucieuse de sortir du bourbier afghan, commençait à s''impatienter,écrit Le Monde.fr.

Prévue pour septembre, l''annonce de la deuxième phase de transfert aux autorités afghanes de zones sous contrôle de l''OTAN, devrait finalement intervenir entre le 16 et le 19 novembre au cours d''une Loya Jirga (assemblée traditionnelle) convoquée à Kaboul par le président afghan Hamid Karzaï, précise le quotidien français.

Le chef de l''Etat afghan profitera de cet événement pour réaffirmer son autorité en livrant aux chefs tribaux venus de tout le pays les détails de ces transferts. Selon les informations du Monde.fr, le contenu de cette liste marque un basculement symbolique important. En effet, en cumulant la première phase annoncée, le 22 mars, à celle qui doit être révélée à partir du 16 novembre, près de 50 % de la population afghane passera sous le contrôle effectif des forces de sécurité de Kaboul.

Gérer la transition

Dix-huit provinces afghanes sur trente-quatre seront désormais concernées par ce transfert de responsabilité : 106 districts ont été retenus par une structure mixte afghano-internationale, la Joint-afghan-NATO Inteqal, "transition" en afghan, Board (Janib), chargée de gérer cette transition jusqu''au retrait total de l''OTAN fin 2014.

Selon cette liste, auquel Le Monde a eu accès, des districts situés dans les provinces du Sud, de Kandahar et du Helmand, à forte activité insurrectionnelle, figurent dans cette deuxième phase. Selon un membre de l''OTAN, interrogé mercredi 9 novembre, "cette décision a sa cohérence car il ne faut pas garder les secteurs les plus durs pour la fin, il faut profiter de fait que des troupes de l''OTAN sont encore présent en nombre dans la région".

Ce choix répond aussi aux attentes du commandement américain, dont les troupes représentent les trois quarts des effectifs de l''OTAN en Afghanistan, de combler le retrait total, depuis juillet, des soldats canadiens stationnés dans la province de Kandahar, et du départ progressif de l''armée britannique d''ici à 2014, basée dans le Helmand.

L''idée serait également de faire baisser les confrontations dans les zones rurales et de laisser la vie reprendre peu à peu son cours normal, au risque de laisser les talibans revenir en force après l''offensive américaine de 2009 et 2010. "On revient doucement vers un schéma à la soviétique, on tient les villes et on laisse les campagnes aux insurgés afin de limiter la casse", décrypte un cadre de l''ONU à Kaboul.

Affirmer l’unité du pays

Selon la présidence afghane, la Loya Jirga sera "un moment d''affirmation de l''unité du pays". Elle devrait ainsi également aborder la question du futur partenariat stratégique avec Etats-Unis pour les vingt à cinquante prochaines années. Selon les informations du quotidien français, les questions liées à l''usage de la torture contre les détenus et des raids de nuit contre des suspects ont été réglées. En revanche, celles de l''installation de bases et du paiement d''un loyer achoppent toujours. La seule armée afghane coûte 5,2 milliards d''euros par an, soit 16 % du budget du pays et le retrait de l''OTAN constituera une perte de 4,2 milliards d''euros en revenus générés par la logistique et la sous-traitance.

Photo (AFP/BAY ISMOYO): Des soldats afghans et américains montent la garde dans le camp militaire de Sistani, construit avec l''aide des Marines, dans la province du Helmand, le 11 mai 2011.

Sources : Jacques Follorou, Le Monde.fr.